La Force multinationale mixte (FMM), composée des forces armées du Nigeria, du Niger, du Tchad et du Cameroun, ainsi que l’armée tchadienne ont mené des assauts aériens, navals et terrestres sur des positions jihadistes situées dans la zone du lac Tchad, tuant 70 combattants, a déclaré lundi la FMM dans un communiqué.
La FFM a été créée en 1994 pour lutter principalement contre la criminalité transfrontalière, mais son mandat a ensuite été élargi pour inclure la lutte contre les jihadistes dont les campagnes armées se sont étendues de leur base nigériane aux trois pays voisins.
L’armée tchadienne avait fait état du même bilan dans un communiqué dimanche, mentionnant «plus de 70 terroristes mis hors d’état de nuire» par la Force d’intervention rapide (FIR), une unité d’élite récemment créée par le président tchadien Mahamat Idriss Déby.
Le conflit jihadiste a démarré en 2009 dans le nord-est du Nigeria avec Boko Haram, puis avec l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), et a fait 40.000 morts et environ 2 millions de déplacés au Nigeria.
Les bombardements de la FMM sur la rive nigériane ont forcé les combattants à fuir côté tchadien où ils ont été poursuivis et 70 d’entre eux ont été tués par l’armée tchadienne, a déclaré le lieutenant-colonel Abubakar Abdullahi, porte-parole de la FMM.
M. Abdullahi n’a pas précisé si les groupes visés appartenaient à Boko Haram ou à l’ISWAP.
Cinq camps de militants et des dépôts de munitions ainsi que huit véhicules équipés d’explosifs destinés à des attentats-suicides ont été détruits.
Samedi, de multiples attentats-suicides dans la ville nigériane de Gwoza (nord-est), près de la frontière avec le Cameroun, ont tué 32 habitants et fait 40 blessés.
Le président nigérian, Bola Ahmed Tinubu, a déclaré que ces attentats-suicides étaient «une claire manifestation de la pression contre les terroristes et des succès enregistrés pour affaiblir leurs capacités d’attaques».
Ces dernières semaines, l’armée nigériane a intensifié les bombardements aériens sur les camps jihadistes du lac Tchad, augmentant ainsi la pression sur les militants qui ont répondu par des attaques meurtrières contre des pêcheurs, les accusant de fournir à l’armée des informations sur leurs positions.