Si plusieurs nouveaux visages font leur entrée dans le nouveau gouvernement, trois retours sont enregistrés. La nouvelle équipe ministérielle n’aura visiblement pas d’état de grâce et doit rassurer les citoyens partagés entre doutes et espoir sur l’avenir de leur pays désormais contrôlé par des militaires, comme l’illustrent les propos des citoyens.
Libreville grouille de monde en ce début de semaine. Plus d’une douzaine de jours après le coup de force des militaires contre les institutions du pays, les citoyens apprennent à vivre sous un régime militaire. Les choses vont vite au sommet de l’État: prestation de serment du nouvel homme fort du pays, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, nominations en cascade à la présidence de la république et formation d’un nouveau gouvernement confié à un technocrate de 68 ans, Raymond Ndong Sima.
Autant dire que le Comité de la transition et la restauration des institutions (CTRI), prend ses marques et pour relever les défis chaque jour semble capital sur le plan socio-économique, politique et institutionnel. Pendant ce temps, au sein de l’opinion publique, les langues se délient et expriment les craintes et les attentes que suscitent les membres de l’équipe appelée à assurer la transition par les nouveaux maîtres du pays.
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«On attend du nouveau gouvernement qu’il puisse se mettre au travail. Que ce qui n’a pas été bon par le passé puisse être corrigé», explique Éric Ndong, chauffeur de taxi.
Le Cabinet Ndong Sima est renouvelé à plus de 90%. Mais le retour aux affaires de certains caciques du régime heurte les esprits à Libreville. «C’est un peu désolant» pense, Parfait Malekou, cadre de l’administration qui estime que ces derniers, sans les citer, ne devraient pas figurer dans le nouveau gouvernement.
En ville, dans les cafés, restaurants et voire sur le marché, la composition du gouvernement de transition fait débat et chacun y va de son commentaire. Pour Marceline, agent au ministère de la Santé, il n’y a pas de mal à associer toutes les élites à la gestion du pays. «Je ne trouve pas d’inconvénient à ce que les anciens reviennent. Mais nous voulons aujourd’hui ceux qui travaillent, et pas ceux qui viennent pour piller le pays», martèle-t-elle.
Sur la base d’une charte de transition fraîchement élaborée, les nouvelles autorités promettent de travailler à la relance de l’économie, à la lutte contre la corruption et la mise en place des réformes politiques et institutionnelles.
Le nouveau Premier ministre veut s’accorder un délai de deux ans pour accomplir sa mission. Mais le Comité pour la transition et la restauration des institutions, qui a mis fin au régime d’Ali Bongo Ondimba le 30 août dernier, entretient encore le mystère sur la durée de la transition.