Le chef de l’État sortant, George Weah, du Congrès pour le changement démocratique, élu président en 2017 et qui brigue un second mandat, affronte 19 autres candidats.
En avril 2023, les principaux partis politiques libériens s’étaient engagés à s’abstenir de toute violence et à recourir aux institutions judiciaires en cas de conflits électoraux avant ou après les scrutins du 10 octobre.Joseph Boakai, le leader de l’opposition libérienne est candidat à cette présidentielle.
En 2017, il s’était hissé au second tour face à George Weah, qui avait remporté le scrutin.Outre Boakai et Weah, ancienne star du football ayant remporté le Ballon d’or en 1995, 17 candidats sont en lice, dont deux sont également parmi les favoris: l’homme d’affaires et chef de parti Alexander Cummings et l’avocat défenseur des droits humains Taiwan Gongloe.
L’ancien vice-président, Joseph Boakai, qui est soutenu par une large coalition dans laquelle figure Prince Johnson, ancien chef de guerre et ancien soutien de Georges Weah à l’élection de 2017, affirme vouloir rétablir la bonne gouvernance. «Nous voulons constituer une équipe intègre, capable de lutter contre la corruption, et rétablir l’État de droit : le système judiciaire, le pouvoir législatif et l’exécutif devront tous respecter l’État de droit. Et nous allons ainsi rétablir la justice dans le pays», souligne-t-il dans des propos relayés par des médias.
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Le mardi 10 octobre, les électeurs libériens ne se contentent pas de choisir leur président. Ils renouvèlent aussi les 73 députés du Parlement et la moitié des 30 sénateurs. Le Sénat sera dirigé, de fait, par le ou la vice-président.
Cette semaine, les deux principaux candidats ont été reçus par des hauts responsables de l’ONU, de la Cédéao et de l’Union africaine, qui leur ont demandé de respecter leurs engagements à tenir une attitude républicaine à l’issue du scrutin, en respectant, notamment, les procédures légales en cas de contestation des résultats.
La mort récente de trois personnes dans le nord-ouest lors d’affrontements entre partisans des deux principales forces politiques a rallumé chez eux les craintes d’un retour de la violence dans un pays encore meurtri par des guerres civiles qui ont fait 250.000 morts entre 1989 et 2003.
Les autorités promettent par contre des élections libres et pacifiques et jurent de traquer les fauteurs de troubles, tandis que la commission électorale s’évertue à rassurer sur sa capacité à organiser un scrutin juste et crédible.
L’Union européenne, l’Union africaine, la Communauté des Etats ouest-africains et les Etats-Unis ont déployé des observateurs pour s’en assurer, dans une région où la démocratie est remise en cause par la multiplication des coups d’Etat.
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Une mission d’observation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) était arrivée ces derniers jours au Liberia.
Forte d’une centaine de membres, elle devrait tenir des séances de travail avec différentes parties prenantes, notamment la Commission électorale nationale, le gouvernement, les organisations de la société civile, les médias, les agences de sécurité, ainsi que les partis politiques et les candidats.
Le rôle de la mission de la CEDEAO est de surveiller toutes les phases préélectorales, électorales et post-électorales afin de s’assurer que le processus électoral soit conforme aux meilleures pratiques internationales.
La campagne électorale a été officiellement ouverte le 5 août pour finir le 8 octobre à minuit.Les bureaux de vote seront ouverts mardi de 08H00 à 18H00 GMT aux électeurs et les premiers résultats sont attendus quelques jours plus tard. Un second tour est prévu début novembre à moins qu’un candidat n’obtienne la majorité absolue dès le premier tour.