Liberia: plusieurs centaines de personnes manifestent contre le pouvoir du président Boakai

Des manifestants marchent vers le Capitole lors d'une manifestation contre le gouvernement à Monrovia le 17 juillet 2025.. AFP or licensors

Le 17/07/2025 à 18h51

Des centaines de personnes ont manifesté jeudi à Monrovia pour dénoncer, selon eux, la corruption de l’administration du président Joseph Boakai et le recul de l’état de droit au Liberia, a constaté une correspondante de l’AFP.

«Assez, c’est assez», ont notamment scandé les manifestants dans les rues de la capitale, arborant des banderoles et des pancartes sous une pluie battante.

La manifestation était organisée par un responsable du pouvoir de l’ex-président George Weah, défait lors de la présidentielle de novembre 2023 par M. Boakai, entré en fonction début 2024 pour six ans.

Les manifestants ont aussi entonné des chansons critiques du pouvoir de M. Boakai et ont dénoncé, selon eux, l’incapacité du gouvernement à améliorer la situation économique du pays et à satisfaire les promesses faites lors de l’élection présidentielle ayant porté au pouvoir M. Boakai.

Ils ont aussi fustigé «la corruption rampante, les abus dans la gestion des fonds publics, la mauvaise gestion de l’économie, le déclin social et l’échec du gouvernement à augmenter les salaires et à améliorer le niveau de vie» des Libériens, selon les témoignages recueillis parmi les protestataires.

Bendu Camara, ancien fonctionnaire de 55 ans, accuse le président Boakai de cibler les travailleurs de la précédente administration et de distribuer les emplois d’une manière sélective. «Il prend le parti de l’unité (au pouvoir) comme le propriétaire du pays», a-t-il lancé à l’AFP.

M. Boakai «est arrivé au pouvoir en mentant au peuple libérien.... il a dit que le précédent régime n’avait rien fait de bien et que lui il sera là pour ses citoyens», a critiqué de son côté auprès de l’AFP Hawa Kpehe, 22 ans, commerçante.

Le Liberia, pays ouest-africain de cinq millions d’habitants parmi les plus pauvres au monde, est en quête de stabilité après plusieurs années de guerre civile et une épidémie dévastatrice d’Ebola en 2014.

Deux guerres civiles ont dévasté ce pays entre 1989 et 2003, coûtant la vie à environ 250.000 personnes.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 17/07/2025 à 18h51