Son arrivée à la tête de la capitale gabonaise intervient alors que la municipalité est pointée du doigt de toutes parts. Un constat sévère, partagé en interne comme en externe. La première urgence semble résider dans l’organisation même de la maison commune. Essono Nguema, un agent municipal, souligne une priorité. «Ce que nous attendons de lui, ce n’est pas tant le volet social, mais il faudrait qu’il revoie l’organisation de la mairie qui devrait être dotée d’un organigramme clair pour éviter le chevauchement des missions», explique-t-il
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Au-delà des murs de l’institution, la société civile alerte sur une dégradation profonde. Joe Fred Madouta, président du SYLAM (Syndicat des agents de la mairie), dresse un bilan sans concession. «Depuis plusieurs années, la mairie de Libreville traverse une crise administrative, financière et morale. Cette situation est simplement due à la mauvaise gestion chronique entretenue par ceux qui devaient incarner le sens du service public», souligne-t-il
Face à ce constat qui dessine les contours d’un mandat particulièrement exigeant, le nouveau premier édile de Libreville ne semble pas méconnaître l’ampleur de la mission qui l’attend. Prenant la parole après son installation, Pierre Mathieu Obame Etoughe a immédiatement reconnu le poids de sa nouvelle fonction, tout en affichant sa volonté d’opérer un changement radical. «Je mesure les lourdes et exaltantes fonctions de maire de Libreville, me conférant par la même occasion la responsabilité d’implémenter une gouvernance nouvelle.»
Un engagement qui sonne comme une promesse de rupture. Reste désormais à cet homme d’expérience à transformer l’essai et à incarner concrètement cette «gouvernance nouvelle» tant attendue par les agents et les citoyens, pour relever le défi de la refondation de Libreville.
