Dans un communiqué, la Manul a dit être «alarmée par la gravité des crimes énumérés dans le mandat d’arrêt de la CPI contre Osama Almasri Najim, qui comprennent notamment des meurtres, des actes de torture, des viols et des violences sexuelles».
«L’accusé ayant été renvoyé en Libye, nous appelons les autorités libyennes à l’arrêter et à ouvrir une enquête sur ces crimes en vue de garantir la pleine prise en compte de ses responsabilités ou à le transférer à la CPI», a ajouté la Manul.
Jeudi, l’Italie a justifié par un vice de procédure sa décision de renvoyer, deux jours plus tôt en Libye, celui qui a dirigé la prison de Mitiga, près de Tripoli (nord-ouest), et est accusé par la CPI d’y avoir commis des exactions à partir de 2015.
Osama Almasri Najim «a été rapatrié pour des raisons urgentes de sécurité (...) en raison de la dangerosité» du personnage, a affirmé le ministre de l’Intérieur italien Matteo Piantedosi.
A son arrivée à Tripoli, celui qui est aussi l’un des principaux dirigeants du puissant groupe armé Radaa selon des experts, a été accueilli comme un héros par une foule en liesse, selon des images vidéo circulant sur les réseaux sociaux.
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Mercredi, la CPI a annoncé avoir délivré un mandat d’arrêt à l’encontre de M. Najim, après sa libération par l’Italie «sans avis préalable ni consultation de la Cour», alors qu’il avait été interpellé le 19 janvier à Turin (nord).
Ses crimes présumés ont été commis contre des détenus en raison de leur religion ou alors qu’ils étaient soupçonnés d’un «comportement immoral» ou de soutenir ou être affiliés à des groupes armés, selon le mandat d’arrêt de la CPI.
Depuis longtemps, les ONG de défense des droits humains dénoncent les exactions et tortures infligées aux migrants dans les centres de rétention en Libye.
Mediterranea Saving Humans, une ONG d’aide aux migrants, a affirmé sur X que l’arrestation de M. Najim faisait suite à «des années de plaintes et de témoignages des victimes, transmis à la CPI, qui a mené une enquête difficile.»