Lutte contre la désertification: l’Agence panafricaine de la Grande Muraille Verte cherche nouveau siège et validation de ses documents statutaires

Projet déployé dans le cadre de l'Initiative de la Grande Muraille Verte

Le 26/06/2025 à 10h14

Budgets, recrutement, contributions étatiques : découvrez les 6 points clés discutés par les experts de la Grande Muraille Verte à Bamako pour booster la lutte contre la désertification.

La réunion du Comité technique des experts, dans le cadre de la 10ᵉ session ordinaire du Conseil des ministres de l’Agence panafricaine de la Grande Muraille Verte, s’est tenu à Bamako, du mardi 24 jusqu’à mercredi 25 juin 2025.

La cérémonie d’ouverture a été présidée par la ministre malienne en charge de l’Environnement, Mme Doumbia Mariam Tangara, en présence du représentant des Partenaires techniques et financiers (PTF), Roland Seri, et du secrétaire exécutif de l’Agence panafricaine de la Grande Muraille Verte, Dr Brahim Said.

Dans son discours, la ministre de l’Environnement, Mme Doumbia Mariam Tangara a salué la participation active de l’ensemble des parties prenantes à la mise en œuvre de l’Initiative de la Grande Muraille Verte, qu’elle a qualifiée de « témoignage d’une volonté partagée de relever ensemble les défis écologiques de notre temps ».

Elle a indiqué que la réunion du Comité technique des experts est appelée à traiter plusieurs points majeurs, notamment la validation des documents statutaires (rapport technique 2024, budget 2024, plan de travail et budget 2025, états financiers 2022–2023), l’évaluation du rapport du comité de recrutement du Secrétaire exécutif, l’examen des contributions statutaires des États membres.

Et, également, le point sur les coalitions nationales et les demandes d’adhésion, les discussions autour du nouveau siège de l’Agence ainsi que l’adoption du rapport final avec les projets de décision à soumettre au Conseil des ministres.

De son côté, le chef de file des PTF, Roland Seri, a rappelé que cette rencontre intervient dans un contexte où le dépassement du seuil de 1,5 °C de réchauffement climatique est jugé inévitable par une grande partie de la communauté scientifique.

Il a souligné que le Mali fait face à une dégradation accélérée de ses terres, touchant plus de deux millions de personnes, notamment dans les zones les plus vulnérables. Selon lui, les forêts disparaissent à un rythme alarmant, et les superficies restaurées demeurent insuffisantes.

Il a insisté sur le fait que le pays est confronté à un cercle vicieux, où la dégradation des terres alimente le changement climatique, lequel aggrave à son tour cette dégradation. « Des actions vigoureuses doivent être entreprises pour combattre à la fois le changement climatique et la dégradation des terres, deux phénomènes étroitement liés », a-t-il déclaré, rappelant que dix années se sont écoulées depuis la dernière Stratégie nationale et le plan d’action de la GMV (2011–2015).

« Cette réunion constitue une étape essentielle dans le processus d’orientation et de prise de décision des instances statutaires, notamment le Conseil des ministres et le Sommet des chefs d’État et de gouvernement », a indiqué le secrétaire exécutif, Dr Brahim Said. Il a souligné que l’éclairage des experts permettra d’élaborer un rapport de référence à soumettre à la haute attention des ministres en charge de la Grande Muraille Verte.

Rappelons que l’Initiative de la Grande Muraille Verte (IGMV) pour le Sahara et le Sahel est un vaste programme panafricain lancé par l’Union africaine en 2007. Son objectif principal est de lutter contre la désertification, restaurer les terres dégradées et améliorer les conditions de vie dans la région sahélo-saharienne. Les pays fondateurs et directement impliqués dans la bande de la Grande Muraille Verte sont le Sénégal, la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Nigeria, le Tchad, le Soudan, l’Éthiopie, l’Érythrée, et Djibouti. Ces onze pays sont les membres initiaux et principaux de l’Agence panafricaine de la Grande Muraille Verte, car ils sont directement traversés par la bande ciblée par le projet.

Cela dit, au fil des années, l’initiative a pris une dimension plus large, intégrant d’autres pays de la région sahélo-saharienne et du Maghreb, notamment l’Algérie, le Bénin, le Cap-Vert, l’Égypte, la Gambie, le Ghana, la Libye, la Somalie, et la Tunisie. Selon les documents stratégiques récents de l’Union africaine, plus de 20 pays africains sont aujourd’hui impliqués dans l’initiative, certains en tant que membres actifs, d’autres comme partenaires ou bénéficiaires de projets connexes à la lutte contre la désertification et la restauration des terres.

Par Le360 (avec MAP)
Le 26/06/2025 à 10h14