«Je recommande à mes compatriotes de cesser de se rendre aux États-Unis jusqu’à ce que le pays reconsidère sa décision», a commenté le vice-président et fils du président Obiang, tout en précisant que Malabo entretient d’«excellentes relations» avec le pays, son «principal partenaire économique et investisseur».
Le mois dernier, ce pays d’Afrique centrale avait confirmé être en discussion avec Washington pour recevoir des migrants ressortissants de pays tiers, et ainsi mettre en place la promesse de campagne de Donald Trump d’un programme massif d’expulsions d’immigrés en situation irrégulière.
La mesure d’interdiction d’entrée aux Etats-Unis, qui concerne également 11 autres pays, «n’aura aucun impact sur notre pays, car moins de 50 équato-guinéens se rendent aux Etats-Unis chaque année», selon le vice-président.
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Deogracias Ndong, étudiant en première année médecine à l’université de Guinée équatoriale a qualifié la décision de Washington de «mauvaise».
«J’ai pensé aller étudier aux Etats-Unis, là-bas ils ont de bonnes formations, pour moi c’est une décision discriminatoire et de racisme du président Donald Trump», a-t-il assuré à l’AFP.
Plusieurs pays d’Afrique avaient exprimé leur surprise et leur préoccupation face à cette mesure.
Le Tchad, qui avait décidé réciproquement la suspension des visas pour les citoyens américains, a annoncé mercredi avoir engagé «un dialogue constructif» «pour atténuer les préoccupations concernant les visas», selon le ministère des Affaires étrangères.
Près de six jeunes Africains sur dix envisagent d’émigrer dans les trois ans, avant tout pour trouver un emploi et avec comme premier objectif les Etats-Unis, selon un récent sondage de la Fondation Ichikowitz Family mené dans 16 pays du continent.
Et selon une publication récente de la représentation diplomatique américaine à Malabo sur X, 70% des étudiants et 22% des touristes équato-guinéens qui se sont rendus aux Etats-Unis sont restés au-delà de la validité de leurs visas.
«Si vous connaissez quelqu’un sans visa valide, dites lui de retourner immédiatement en Guinée équatoriale», a indiqué la diplomatie américaine.
La Guinée équatoriale, petit pays d’1,6 million d’habitants autrefois considéré comme un eldorado grâce à son pétrole, a longtemps été épargnée par l’exode de la jeunesse qui affecte d’autres pays africains.
Mais une décennie de récession économique a tout changé. Avec l’effondrement des prix du pétrole, l’économie est entrée en récession en 2023 et le chômage atteint 8,5%, selon la Banque africaine de développement.