Malawi: deux anciens présidents dans la course à la présidentielle

Joyce Banda, 74 ans, éducatrice et militante pour les droits des femmes, première femme présidente du Malawi en 2012.

Le 04/08/2025 à 07h41

Deux anciens présidents du Malawi ont lancé dimanche des campagnes distinctes pour défaire le président Lazarus Chakwera, au pouvoir depuis 2020, lors des prochaines élections générales prévues le 16 septembre dans ce petit pays pauvre d’Afrique australe.

Une inflation galopante approchant les 30% et une grave crise économique devraient dominer les élections dans un pays où près des trois quarts des 21 millions d’habitants vivent dans une extrême pauvreté, selon la Banque mondiale.

S’adressant à des milliers de partisans dans la deuxième plus grande ville, Blantyre, Peter Mutharika, 85 ans, rival de longue date du président Chakwera et leader du principal parti d’opposition, le Parti démocratique progressiste, s’est engagé à «sauver» le pays.

L’ancien professeur de droit à la retraite a été président de 2014 à 2020, année où sa réélection a été annulée par les tribunaux en raison d’irrégularités.

L’ancienne présidente Joyce Banda, du Parti du peuple, a également lancé sa campagne dimanche dans la ville centrale de Ntcheu, s’engageant à donner la priorité à l’autonomisation des jeunes et à la création d’emplois.

Joyce Banda, 74 ans, éducatrice et militante pour les droits des femmes, est devenue la première femme présidente du Malawi en 2012, succédant à Bingu wa Mutharika après son décès.

Elle a quitté le pays en 2014 dans des circonstances troubles, après avoir perdu l’élection présidentielle et fait face à des interrogations sur un scandale de corruption connu sous le nom de «Cashgate».

Les dirigeants de l’opposition ont accusé le Parti du congrès du Malawi, au pouvoir, de réprimer toutes les voix discordantes.

Les tensions ont monté en juin lorsque des hommes non identifiés ont attaqué une douzaine de manifestants issus de la société civile qui exigeaient un audit indépendant des listes électorales et la démission des hauts responsables de la commission électorale après des accusations de fraude.

Le parti au pouvoir a rejeté les allégations selon lesquelles ses partisans seraient responsables de l’attaque.

Au moins deux autres candidats se sont joints à la course contre l’actuel président, âgé de 70 ans, qui avait remporté 58% des voix lors du nouveau scrutin ordonné par la justice en 2020.

Le Malawi a connu d’importantes manifestations cette année alors qu’il fait face à sa pire crise économique depuis des décennies, avec un taux d’inflation annuel en mai de 27,7%, selon l’office national des statistiques.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 04/08/2025 à 07h41