Le communiqué lu à la télévision nationale par le ministre et porte parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, a annoncé la suspension des activités des partis politiques et de toutes activités à caractère politique des associations. Selon les autorités de transition maliennes, cette mesure vise à «restaurer l’ordre public sur toute l’étendue du territoire national».
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Si la décision a été globalement condamnée en dehors des frontières maliennes, à l’intérieur en revanche, et pour diverses raisons, très peu de voix l’ont critiquée.
La plupart de nos interlocuteurs estiment que cette décision était attendue il y a très longtemps. Pour certains d’entre eux, des partis politiques ont un agenda contraire aux intérêts du peuple malien. Pour Mohamed Maïga, les responsables des partis politiques devraient comprendre la décision des autorités de la transition.
Bramakan Keïta dira que le pays appartient à tout le monde et que tous doivent se donner la main pour faire avancer le pays.
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Toutefois, certains hommes politiques et opérateurs économiques voient d’un mauvais œil l’impact de cette décision. C’est le cas de Amara Mamadou Diaby, chef d’entreprise qui déplore la prise de cette décision de suspension des partis politiques par le gouvernement de transition.
Pour lui, le moment est très mal choisi à la veille du lancement du dialogue inter-malien qui a commencé ce samedi 13 avril 2024 sur toute l’étendue du territoire national. Pour l’entrepreneur, les partis politiques, les associations et mouvements ont un grand rôle à jouer dans ce processus de stabilisation du pays et que ce n’était pas le moment indiqué pour prendre une telle décision. Conséquence, beaucoup de partis politiques ont décidé de ses retirer du dialogue national.
Et pour corser l’addition, la Haute autorité de la communication du Mali (HAC) a diffusé un communiqué interdisant aux médias (radios, télés, journaux écrits et en ligne) toute diffusion et publication des activités des partis politiques et des activités à caractère politique et des associations. Une décision qui a été aussi tôt attaquée par le président de la Maison de la presse, Bandiougou Danté, qui a demandé à son tour aux médias de ne pas respecter la décision de la HAC.
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Suite à ces deux décisions, les commentaires se font plutôt rares. Les hommes politiques et les professionnels des médias nous ont simplement demandé de nous contenter des communiqués officiels.