Le collège des chefs d’État de la confédération AES regrette la destruction d’un drone des forces armées et de sécurité de la république du Mali, immatriculé TZ-98D, suite à un acte d’hostilité du régime algérien dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025 à Tinzaouatène, cercle d’Abeibara, dans la région de Kidal.
En réaction, les autorités maliennes ainsi que la population condamnent avec vigueur cet acte inamical du régime algérien.
L’analyste politique Nouhoum Keïta s’interroge «sur la position réelle de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière». Il rappelle que «le Mali et l’Algérie se trouvent embarqués dans une mission de protection des frontières des deux pays de lutte contre le terrorisme et que c’est pour cela qu’il y a une structure de coordination des États majors qu’on appelle le Comité d’État-Major Opérationnel Conjoint «(CEMOC)». Créé en 2010, le CEMOC regroupe les armées du Mali, du Niger, de la Mauritanie et d’Algérie.
Nouhoum Keïta poursuit «comment et pourquoi l’Algérie n’a t-elle pas usé de ce dispositif opérationnel commun au Mali, au Niger, à la Mauritanie et à l’Algérie pour essayer de voir la manière avec laquelle nous pouvons mener notre lutte contre le terrorisme dans des conditions qui ne portent pas préjudice à son intégrité et à sa souveraineté?» Il ajoute que «cette situation traduit l’isolement grandissant de l’Algérie qui n’a plus la profondeur stratégique qu’il faut».
Nouhoum Keïta poursuit en disant que «l’Algérie sur le plan diplomatique se voit fragilisée dans ses positions et n’a plus de levier d’influence pour pouvoir afficher son rang sur le plan international». Pour lui, «la persistance de cette crise avec le Mali risque de porter le coup de grâce à la diplomatie algérienne et à sa crédibilité».
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Nouhoum Keïta conclu en disant que «l’Algérie doit abandonner cette posture parce que, à toutes les épreuves auxquelles elle était confrontée, l’Algérie a réaffirmé sa souveraineté et son l’indépendance, que ça soit dans sa crise contre la France, la question du Sahara avec le Maroc».
Enfin, Nouhoum Keïta demande à tout le monde de dénoncer ce qui s’est passé et réaffirmer le soutien aux forces armées et de sécurité du Mali, mobiliser la communauté internationale pour rappeler à l’Algérie ses engagements internationaux.