Mali: «Le retrait des trois de pays de l’AES de la CPI découle de leur souveraineté»

Les Etats de l’AES estiment qu’il y a inégalité dans traitement des dossiers soumis à la CPI

Le 28/09/2025 à 11h56

VidéoLa journée du 22 septembre est gravée dans l’esprit des populations des trois pays de la Confédération des États du Sahel car cette date coïncide avec le 65e anniversaire de l’indépendance du Mali, pays qui assure la présidence de la confédération. Ce jour de délivrance a été choisi par les trois Etats pour se retirer de la Cour pénale internationale.

Le Niger, le Burkina Faso et le Mali estiment que la Cour Pénale Internationale «est incapable» de juger les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes d’agression avérés.

Me Cheick Oumar Konaré, avocat à la Cour, estime que «le retrait des pays membres de l’AES de la CPI découle d’un exercice de leur souveraineté. Un Etat décide souverainement d’être membre d’une organisation et de s’en retirer».

Selon Me Konaré, «les Etats de l’AES estiment qu’il y a inégalité dans traitement des dossiers soumis à la CPI, devenue un instrument de répression néocoloniale. Les statuts de Rome stipulent que la partie désireuse de se retirer de l’organisation doit observer un délai d’attente d’un an, un peu comme pour la CEDEAO. En conséquence, les pays de l’AES restent membres de la CPI encore pendant un an».

Me Konaré conclut «qu’un retrait a pour conséquence, de ne plus permettre ni enquête, ni exécution de mandat de la CPI dans les Etats qui s’en sont retirés».

Nouhoum Keïta, analyste politique et membre du parti SADI estime que «ce retrait des pays de l’AES de la CPI est la conséquence logique d’un long processus qui s’est traduit par le départ de ces trois pays de la CEDEAO, de la francophonie, et de la Cour Pénal Internationale».

Selon Nouhoum Keïta, «la CPI est une juridiction d’exception qui fonctionne malheureusement sur des bases qui ne sont pas du tout équitable car les principaux membres de la CPI qui n’ont pas du tout adhéré au statut de Rome, ces Etats ne sont pas membre de cette cour».

Nouhoum Keïta précise que «les Etats membres de l’AES, qui ont décidé de quitté la CPI, vont travailler à la promotion et à la défense des droits humains sur la base des valeurs sociétales des Etats de l’AES».

Nouhoum Keïta conclut «c’est un engagement auquel tous les acteurs de la société civile, les défenseurs des droits de l’homme doivent veiller. Il faut rappeler sans cesse à nos Etats que le respect des droits humains est une condition fondamentale pour abolir l’impunité».

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 28/09/2025 à 11h56