Les autorités maliennes ont annoncé leur volonté de mettre fin aux terminaux Starlink sur toute l’étendue du territoire et donc à l’accès à l’internet à haut débit via la constellation de satellite du groupe SpeceX d’Elon Must.
Starlink s’appuie sur une constellation de satellites dont des milliers de télécommunication placés sur une orbite terrestre basse, pour propager la connexion partout dans le monde, notamment dans les zones reculées et enclavées.
A fin novembre 2023, sept pays africains -Nigeria, Rwanda, Mozambique, Kenya, Malawi, Zambie et Bénin- avaient intégré le réseau africain de Starlink.
Au Mali, les kits Starlink sont jusqu’à présent utilisés par de nombreuses ONG, mais aussi des particuliers disposant des moyens nécessaires pour s’en procurer.
Portées par la bonne qualité de la connexion et son indépendance vis-à-vis du réseau des télécommunications du pays, les ventes de kits Starlink ne cessent de croître dans certaines régions isolées du pays du fait de l’insécurité qui y règne: Kidal, Ménaka, Léré, Gao, Tombouctou…
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Toutefois, le recours à cette technologie pour accéder à l’internet haut débit ne devrait pas tarder à s’arrêter. En effet, le 20 mars, les autorités ont annoncé leur volonté de mettre fin à la commercialisation des kits Starlink au moins pour deux raisons fondamentales.
Selon les autorités maliennes, les entreprises de commercialisation et d’installation des kits Starlink se multiplient au Mali en opérant frauduleusement, le Mali n’ayant pas intégré le réseau africain de Starlink. La commercialisation des équipements de transmission et de communication par certains opérateurs et fournisseurs d’accès internet est tout simplement frauduleuse, estime les autorités de Bamako selon lesquelles ce business violerait les règles du marché.
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La deuxième raison de cette interdiction est à chercher du côté de l’homologation, ou non, de cette technologie au Mali. Cette non-homologation pourrait présenter un risque potentiel en favorisant les communications entre groupes terroristes qui pullulent dans le centre et le Nord du pays.
Les investigations menées par l’Autorité Malienne de Régulation des Télécommunications, ont montré qu’outre les ONG présentes au Mali, plusieurs particuliers ont acquis ces kits. «Face aux attaques terroristes, l’introduction sur le territoire national sans autorisation ainsi que l’utilisation incontrôlée et illicite de cette technologie, n’ayant pas fait l’objet d’homologation au Mali, peuvent favoriser la prospérité des actions des Groupes Armés Terroristes et constituent une entorse aux règles du marché», souligne un communiqué du ministère de la Communication, de l’économie numérique et de la modernisation de l’administration.
Pour rappel, la technologie Starlink repose sur des satellites de télécommunication placés sur une orbite basse (500 km d’altitude) et non plus en position géostationnaire (36.000 km), offrant ainsi des vitesses de communication entre la terre et l’espace (temps de latence de 20 millisecondes) cinquante fois plus rapide que celle des satellites classiques (temps de latence est de plus de 600 millisecondes).
Pour accéder à cette technologie, il faut disposer de l’équipement nécessaire (parabole, router…) pour un coût estimé à 500 dollars et surtout payer mensuellement un abonnement autour de 100 dollars, une coquette somme qui n’est pas à la portée de tout le monde au Mali.