Mali: l’ex-Premier ministre civil de la junte, Choguel Kokalla Maïga, en garde à vue

Le Premier ministre malien Choguel Maïga.

Le Premier ministre malien Choguel Maïga.. DR

Le 12/08/2025 à 19h23

L’ancien Premier ministre civil du Mali Choguel Kokalla Maïga, limogé fin novembre par les militaires au pouvoir depuis 2020, a été placé en garde à vue mardi, a appris l’AFP auprès de son avocat et de source judiciaire.

La garde à vue de M. Maïga survient alors que la junte, au pouvoir après deux coups d’Etat successifs en 2020 et 2021, a ces derniers jours arrêté des dizaines de militaires, dont deux généraux, soupçonnés de vouloir la renverser.

M. Maïga avait été nommé Premier ministre par la junte en 2021, avant d’être limogé fin 2024 après des critiques contre celle-ci.

«Maïga et plusieurs de ses anciens collaborateurs sont en garde à vue dans le cadre des enquêtes sur leur gestion à la Primature. En principe demain (mercredi) ou après-demain (jeudi), ils seront présentés devant le procureur de la cour suprême», a déclaré à l’AFP une source au pôle économique et financier, tribunal chargé de juger les crimes économiques.

Le pôle a «notifié» mardi à M. Maïga «formellement son placement en garde à vue», a indiqué son avocat Cheick Oumar Konaré, dans un communiqué transmis à l’AFP.

Celle-ci «frappe aussi plusieurs de ses anciens collaborateurs» et «survient dans le cadre d’une enquête sur des allégations d’atteinte aux biens publics émises par un rapport du Vérificateur général» de l’Etat, a-t-il ajouté.

M. Maïga est l’une des figures du Mouvement du 5-Juin/Rassemblement des forces patriotiques (M5/RFP) qui avait pris part en 2020 à la contestation populaire contre le président civil Ibrahim Boubacar Keïta, finalement renversé par les militaires en août de cette même année.

Il avait été nommé Premier ministre par les militaires après un second coup d’Etat en 2021, avant d’être limogé le 20 novembre dernier après des critiques contre la junte dirigée par le général Assimi Goïta.

M. Maïga a depuis été remplacé par un militaire, le général Abdoulaye Maïga.

Il avait fin février affirmé que la «rupture est consommée» entre sa coalition politique et la junte, invoquant notamment des «arrestations et détentions extrajudiciaires» contre des membres du M5-RFP mais également sa mise en écart par les militaires de la prise de décision concernant plusieurs sujets, comme le maintien de la junte au pouvoir.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 12/08/2025 à 19h23