Le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga, nommé par les colonels qui ont renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020, a annoncé jeudi soir que des élections ne seront organisées qu’une fois que le pays, confronté notamment à une grave crise sécuritaire, serait définitivement stabilisé.
Cette annonce répondait aux critiques qui se sont élevées depuis que les militaires ont manqué à leurs engagements d’organiser la présidentielle en février, puis de céder leur place d’ici au 26 mars.
La veille, les autorités avaient annoncé la suspension des partis et des associations à caractère politique.
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Dans un communiqué, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, exprime sa « vive inquiétude » sur cette suspension, «appelle les autorités de transition à reconsidérer ladite décision et à travailler à une feuille de route visant à achever le processus de transition en cours».
La suspension des partis et des associations à caractère politique «est de nature à entraver la mise en œuvre d’un processus de transition inclusive dans le pays», estime-t-il.
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Moussa Faki Mahamat assure également «la volonté de l’Organisation de travailler avec les autorités de transition et toutes les parties prenantes maliennes au rétablissement de l’ordre constitutionnel, dans les délais prescrits, en vue de promouvoir une paix, une stabilité et un développement durables au Mali».
L’UA a suspendu le Mali de ses institutions en juin 2021.
Le Mali est en proie depuis 2012 à la propagation jihadiste et à une grave crise sécuritaire, politique et humanitaire.
Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 ont opéré une réorientation stratégique, rompu la vieille alliance avec l’ancienne puissance dominante française et se sont tournés militairement et politiquement vers la Russie.