Mohamed ould Abdel Aziz, 66 ans, est jugé depuis le 25 janvier par un tribunal à Nouakchott. Le 10 octobre, le collectif d’avocats de l’ex-chef de l’Etat a décidé de se retirer alors que les parties civiles commençaient leurs plaidoiries.
Les avocats de l’ex-président Mohamed ould Abdel Aziz entendent ainsi protester contre 356 violations des droits de la défense et qui serait, selon eux, le «jeu favori» de la Cour de répression des infractions économiques.
Le dernier incident porte sur l’audition de témoins à décharge réclamée par la défense, une requête rejetée. Ce refus d’écouter des témoins est «une violation des conventions internationales ratifiées par la Mauritanie».
Dans le même temps, le collectif de défense des intérêts de l’Etat de Mauritanie, constitué partie civile dans cette affaire, salue le bon déroulement du procès qui se serait déroulé, de leur avis, dans le respect des règles de procédure et des droits de toutes les parties.
Maître Taleb Khiyar, membre du collectif de défense de Mohamed Abdel Aziz, déplore le rejet de la demande de comparution de ces témoins qu’il qualifie de «violation des droits de la défense, tel que stipulé par le pacte international relatif aux droits civils et politiques et par la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples». Il exprime sa consternation devant l’attitude de la cour, qui estime que le droit interne prime sur les conventions internationales ratifiées par la Mauritanie.
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L’avocat justifie le retrait du collectif de la défense par son refus de se prêter à une «parodie de justice dans un état doté de tous les instruments de respect des droits fondamentaux liés à un procès équitable».
Maitre Brahim Ebety, coordinateur du collectif des avocats de l’Etat, explique le retrait des avocats de la défense par une divergence avec la cour sur la convocation et l’audition de témoins, parmi lesquels d’anciens ministres, ou personnalités ayant rang de ministre, dont une éventuelle convocation passe par une procédure spéciale, relevant de la Cour Suprême.
Mohamed Abdel Aziz est poursuivi pour une série d’infractions parmi lesquelles «la corruption, le blanchiment de capitaux, le trafic d’influence…».
La défense dénonce un dossier politique, conduit en violation de l’article 93 de la Constitution, relatif à l’immunité attachée au statut de président de la République.