Ce «sit-in» organisé à l’appel du Mouvement M62, une coalition d’organisations de la société civile hostile à la présence militaire française au Niger, a été précédé par de nombreux rassemblements aux revendications similaires depuis le coup d’Etat du 26 juillet, et doit durer jusqu’à dimanche.
«La France doit partir et elle partira, car elle n’est pas chez elle au Niger», a déclaré Falma Taya, une responsable du Mouvement M62, haranguant la foule.
A l’ombre des murs des habitations riveraines de la base, les manifestants étaient assis sur des tapis et des nattes sous une forte chaleur.
«Nous sommes ici pour le temps qu’il faudra, jusqu’à ce que le dernier soldat français vide les lieux», a indiqué Ibrahim Abdou, membre d’un «Comité de soutien aux militaires», vêtu d’un t-shirt à l’effigie du général Abdourahamane Tiani, le nouvel homme fort du pays.
Lire aussi : Niger: les services de police «sont instruits afin de procéder à l’expulsion» de l’ambassadeur de France
Le 3 août, les militaires qui ont pris le pouvoir par un coup d’État avaient dénoncé plusieurs accords militaires avec la France, qui compte 1.500 soldats déployés dans la lutte antijihadiste au Niger.
Les accords contenaient tous différents préavis pour leur fin effective, dont l’un, relatif à un texte de 2012, était d’un mois, selon les militaires.
Plusieurs appels à des «sit-in» ont ainsi été lancés par des organisations de la société civile à partir de vendredi après-midi pour demander le départ des forces françaises.
Le régime militaire nigérien est engagé dans un bras de fer diplomatique avec la France, ancienne puissance coloniale.
Lire aussi : Coup d’Etat au Niger: Macron inflexible sur sa politique de fermeté
L’immunité et le visa diplomatiques de l’ambassadeur de France au Niger lui ont été retirés et les autorités ont notifié mardi à Paris leur intention de l’expulser.
Vendredi dernier, ils avaient dans un premier temps laissé 48H à Sylvain Itté pour quitter le territoire, un ultimatum rejeté par Paris qui argue que ce gouvernement est illégitime et n’a aucune autorité pour fonder une telle requête.