Niger: faux départ des négociations directes CEDEAO-CNSP pour la levée des sanctions

Le Premier ministre de transition du Niger Ali Mahamane Lamine Zeine.

Le 26/01/2024 à 15h32

VidéoTrès attendue pour l’ouverture des premières discussions directes avec les autorités de transition du Niger, la délégation de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest n’a finalement pas fait le déplacement à Niamey. Lors d’une conférence de presse, le Premier ministre de transition du Niger Ali Mahamane Lamine Zeine a parlé de «mauvaise foi» de l’instance communautaire ouest-africaine qui ne souhaite pas œuvrer dans le sens de la levée des sanctions injustement imposées au Niger.

«Comme vous pouvez le constater, une bonne partie de l’équipe qui est censée venir assister aux négociations prévues n’est pas présente», a déclaré le Premier ministre de transition du Niger Ali Mahamane Lamine Zeine.

Il s’agit de la délégation de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui devait faire le voyage jusqu’à Niamey pour lancer les négociations directes avec les autorités de transition en vue de la levée des sanctions de l’instance communautaire infligée au Niger depuis le 30 juillet.

Le Premier ministre de transition a ensuite rappelé la genèse des échanges de courrier entre les deux parties depuis le 8 janvier afin de parvenir à une date consensuelle pour l’entame de ces discussions.

«Les deux parties se sont entendues sur la date du 25 janvier pour que nous puissions nous retrouver et discuter de tout ce qui doit nous permettre d’aboutir à la levée des sanctions contre notre pays. Malheureusement, en dehors du Togo qui a accepté de faire le déplacement, la CEDEAO n’est pas venue», a-t-il conclu.

Il a aussi, d’un revers de la main, balayé l’argument mis en relief par la délégation de la CEDEAO pour ne pas faire le déplacement à Niamey.

Selon un communiqué de la CEDEAO, la délégation qui devait prendre son départ d’Abuja au Nigéria a dû rester clouée au sol et passer toute la journée de jeudi à l’aéroport «en raison de problèmes techniques de l’avion que la Commission avait affrété». La CEDEAO a présenté ses excuses aux autorités nigériennes et annoncé sa «détermination à trouver une nouvelle date en vue de reprogrammer la mission dans les plus brefs délais», poursuit le communiqué.

«Nous sommes dans l’obligation de constater qu’il y a une mauvaise foi de cette organisation et probablement des pays qui sont derrière, et qui poussent à ne pas permettre que notre pays, qui a fait le choix d’aller dans le sens de la souveraineté, puisse sortir de cette trappe de punitions qu’on lui impose. Le Niger qui a été injustement frappé par des sanctions qui n’ont aucune base légale a tout fait pour que nous puissions arriver à nous comprendre. Mais, malheureusement on n’en est pas encore là», justifie Ali Mahamane Lamine Zeine.

Cette conférence de presse s’est tenue en présence du ministre des Affaires étrangères du Togo, le seul à effectuer le voyage jusqu’à Niamey.

Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 26/01/2024 à 15h32