Cette mesure à l’encontre de la ministre de la Lutte contre la pauvreté et des Affaires humanitaires, Betta Edu, intervient quelques jours après la suspension d’une autre haut-fonctionnaire accusée de corruption.
Lors de son élection l’an dernier, le chef de l’Etat a affirmé faire de la lutte contre la corruption l’une des priorités de son mandat.
Le parti d’opposition Peoples Democratic Party (PDP) avait demandé que Mme Edu soit limogée et poursuivie «pour le pillage présumé de 44 milliards de nairas (près de 50 millions de dollars)» d’un fonds d’investissement social «destiné au bien-être des pauvres».
Le parti a affirmé que cela incluait «585,2 millions de nairas détournés par elle vers un compte privé».
Le président Tinubu a ordonné une enquête après que des documents prétendument liés au transfert de fonds ont été publiés dans les médias locaux.
L’AFP n’a pas pu vérifier ces allégations de manière indépendante et a contacté sans succès le ministère pour obtenir un commentaire sur l’implication présumée de Mme Edu.
La semaine dernière, M. Tinubu a suspendu Halima Shehu, la directrice de l’agence du fonds d’investissement social, la NSIPA, pour soupçons de corruption.
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La NSIPA est une agence sous la tutelle du ministère de la lutte contre la pauvreté et des affaires humanitaires.
Elle a été arrêtée puis libérée sous caution, selon les médias locaux.
Dans un communiqué publié la semaine dernière, la NSIPA a déclaré qu’elle «se distancie de toute allégation reliant (Betta Edu ndrl) à des irrégularités financières ou à tout acte répréhensible au sein de l’agence».
M. Tinubu a ordonné à l’organisme nigérian de lutte contre la corruption d’enquêter sur le ministère et a promis des changements pour «regagner la confiance perdue du public» dans les programmes destinés aux ménages pauvres, a déclaré le porte-parole Ajuri Ngelale.
M. Tinubu est arrivé au pouvoir l’an dernier en promettant des réformes et a rapidement suspendu plusieurs fonctionnaires, dont l’ancien directeur de la banque centrale Godwin Emefiele et l’ancien chef de la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC) Abdulrasheed Bawa.
Le Nigeria reste l’un des pays les moins bien classés dans l’indice de perception de la corruption de Transparency International.