Les résultats du second tour publiés vendredi par la commission électorale, après des votes dans plus de 99% des bureaux, donnaient 50,89% à M. Boakai et 49,11% à M. Weah.Le chef d’Etat sortant a reconnu vendredi soir sa défaite en appelant M. Boakai pour le féliciter de sa victoire, dans un discours diffusé sur la radio publique.
«Ce soir, le CDC (le parti de M. Weah) a perdu l’élection mais le Liberia a gagné. C’est le temps de l’élégance dans la victoire», a déclaré M. Weah, ancienne gloire du foot élue en 2017.
«Les résultats annoncés ce soir, bien que non finaux, indiquent que M. Boakai a une avance que nous ne pouvons rattraper. J’ai parlé au président élu Joseph Boakai pour le féliciter pour sa victoire», a dit M. Weah.
Il a ajouté que le Liberia avait gagné et qu’il était temps de placer l’intérêt national au-dessus des intérêts personnels. A 78 ans, ce ténor de la politique libérienne, vice-président d’Ellen Johnson Sirleaf de 2006 à 2018, serviteur de l’Etat pendant quatre décennies, s’est frayé un chemin jusqu’au poste de chef de l’Etat.
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Candidat malheureux en 2017 lors de son face-à-face perdu au deuxième tour de la présidentielle contre George Weah, le leader du Parti de l’Unité, prépare de longue date sa revanche. Lors de la campagne, il a proposé un «plan de sauvetage» national. Il promet aussi d’améliorer les infrastructures, d’investir dans l’agriculture, d’attirer les investisseurs, d’ouvrir le Liberia au tourisme, de redorer le blason du pays. «Sa motivation est de sauver le Liberia de l’état dans lequel il est» depuis que George Weah a pris le pouvoir, déclare Mohammed Ali, porte-parole de son parti.
Il liste surtout «l’afflux de drogues illicites, l’augmentation du taux de pauvreté, la mauvaise gouvernance, l’effondrement des systèmes de santé et d’éducation».
Alors qu’il s’était largement incliné il y a six ans, obtenant 28,76% au 1er tour et 38,46% au second, il a talonné au premier tour le président sortant, les deux ayant obtenu environ 43% des voix. M. Boakai a promis un gouvernement inclusif qui reflète la diversité politique, ethnique, régionale, religieuse et de genre au Liberia. Comme George Weah, Joseph Boakai est issu de la population «autochtone», et non de l’élite «américano-libérienne» descendante d’esclaves affranchis qui a longtemps dominé le pays.
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Originaire d’un village reculé de la province de Lofa, frontalière de la Guinée et de la Sierra Leone, il a été ministre de l’Agriculture de 1983 à 1985 sous Samuel Doe. Ses opposants estiment que son âge avancé, 78 ans, est un handicap et affirment qu’il est déconnecté des jeunes générations dans un pays où 60% de la population a moins de 25 ans. Durant la campagne, ses soutiens n’ont cessé de mettre en avant sa probité constante et clament qu’il sera le seul à savoir restaurer la confiance envers les institutions et à combattre la corruption. M. Boakai prendra pour six ans la tête de ce pays anglophone d’environ cinq millions d’habitants.