Toujours pédagogue, ponctuant ses discours de sourires et d’éclats de rire entre deux anecdotes, Abdou Souleye Diop est resté le même homme. Ce vendredi 20 octobre, fidèle à ses habitudes de «gentleman», il se laisse volontiers prendre en photo dans une tenue d’un style punchy aux couleurs du Sénégal. Un «Yéré Wolof», à savoir un boubou traditionnel très prisé en Afrique de l’Ouest, d’un vert foncé dominant, agrémenté de quelques touches discrètes de jaune et de rouge.
Un style décontracté mais chic et très révélateur du reste. «Ce qui nous réunit aujourd’hui c’est la présentation du livre que je viens de sortir», explique l’auteur de l’ouvrage Sénégal à portée de mains -Le Lion sort de sa tanière, dans une déclaration à la presse marocaine en marge de la cérémonie de dédicace. Cette dernière a eu lieu à Casablanca dans un hôtel situé dans le quartier huppé de Maarif, où l’associé gérant Mazars Maroc a disséqué, de façon fine, l’ouvrage de 300 pages.
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Une présentation en présence des collègues de l’auteur, parmi lesquels se trouvent des associés du cabinet Mazar, amis d’enfance et personnalités influentes de son réseau.
Un diagnostic sans complaisance
Parlant de l’ouvrage, qui se veut être un livre de solutions structuré en cinq grands piliers, pour sortir le pays du marasme, il s’agit selon le membre du board de Mazars pour l’Afrique et le Moyen-Orient, d’une approche à 360 degrés qui comprend une analyse en cinq dimensions, notamment, économique, sociale, capital humain, développement durable et bonne gouvernance.
Pour le plus marocain des Sénégalais, l’objectif est de proposer des stratégies très claires à même de permettre au Sénégal, le lion donc, de sortir de sa tanière. Cela implique des politiques économiques créatrices de richesses, de services sociaux accessibles à tous, en particulier dans le domaine de la santé et du logement, d’un capital humain promu et créateur de valeur.
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L’auteur insiste par ailleurs sur la nécessité de mettre en place des mécanismes efficaces pour faire face aux menaces liées au changement climatique, et d’en faire un levier de développement. Et tout cela, poursuit-il, autour d’un axe important qui est la gouvernance efficace. Si, pour le lauréat de l’Institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises (ISCAE) au Maroc, ce livre a pour centre d’intérêt le Sénégal, son contenu peut s’appliquer dans beaucoup de pays qui partagent les mêmes enjeux que le Sénégal, notamment en termes de création d’emplois, de besoin d’industrialisation et de sécurité alimentaire, pour ne citer que cela.
«Je ne suis ni candidat ni parrain»
Si le livre, déjà présenté au public à Dakar, se veut donc un diagnostic sans complaisance, «nourri de toute mon expérience continentale, et en particulier de tout ce que j’ai pu faire au Maroc, un exemple certain sur lequel la plupart des pays africains s’inspirent», il a cependant les allures d’un programme d’une campagne électorale.
«Je ne suis ni candidat ni parrain» pour l’élection présidentielle au Sénégal, se défend d’emblée Diop qui se montre récemment particulièrement disponible à l’égard des journalistes, avec une présence très marquée sur les réseaux sociaux, au point que de nombreux observateurs le considèrent comme un éventuel candidat à la magistrature suprême au pays de la teranga.
«Ce n’est pas le sujet du moment. Le vrai débat est axé sur le Sénégal que nous voulons léguer à nos enfants et petits-enfants» insiste l’expert international pour qui «la fonction présidentielle revêt une importance capitale et une grande responsabilité».
Par conséquent, ajoute-t-il, il nous faut des hommes et des femmes avec des projets de sociétés crédibles et pertinents. Au Sénégal, plus de deux cents candidats ont retiré leurs fiches de parrainage à la Direction générale des élections (DGE) en vue de l’élection présidentielle de février 2024. Élu en 2012 et réélu en 2019, Macky Sall a annoncé début juillet ne pas se représenter. Ce qui, selon Diop qui se garde de relever pour qui il compte voter lors de ces échéances, témoigne de la solidité de la démocratie sénégalaise.