Toutes les études ont démontré que pour battre Paul Biya le candidat «naturel» de 91 ans dans une élection présidentielle, les partis politiques d’opposition doivent constituer un bloc commun et choisir un leader qui en découdra avec «l’homme lion».
Ceux qui avaient pris part à l’élection présidentielle de 1992 étaient passés à deux doigts de remporter la victoire face à un Paul Biya au sommet de sa puissance. Certains affirment même que le vrai vainqueur n’était autre que Ni John Fru Ndi, président du Social Democratic Front (SDF) et leader de la coalition de l’Union Pour le Changement constituée à cette époque.
L’année 2025 est à nos portes et les préparatifs vont bon train dans les différentes formations politiques. Le vœu le plus cher de chaque président de parti politique d’opposition et les leaders de la société civile est de connaitre l’alternance politique au Cameroun qui n’a connu que deux chefs d’Etat depuis son indépendance en 1960. Ahmadou Ahidjo (1924-1989) a été le premier chef d’Etat du Cameroun. Malheureusement la coalition tant attendue peine à se constituer.
Les deux coalitions les plus représentatives formées jusqu’ici essuient de vives critiques. Notamment l’Alliance pour le Changement (APC) accusée d’entretenir une étroite collaboration avec le régime en place et l’Alliance pour la Transition Politique (APT) accusée d’imposer une personnalité politique aux autres leaders. Pour le dernier cas, la majorité des leaders d’opposition auraient souhaité l’organisation d’une élection interne afin de désigner de manière transparente l’un des leurs pour l’élection de 2025.
Dénis Emilien Atangana, le président du Front des Démocrates Camerounais (FDC), s’en indigne: «Comment comprendre qu’une démarche de mise en place d’une coalition soit engagée avec un acteur qui s’autoproclame porteur ou leader de ladite coalition, sans la moindre concertation avec d’autres acteurs ?». «Le temps du messianisme n’est-il pas révolu?» a-t-il conclu.
Pour les autres, le choix d’un leader repose sur sa légitimité et sa crédibilité, sa capacité de mobiliser les masses à l’Assemblée nationale, au sénat, dans les communes et dans les régions.