Le climat politique est tendu dans le pays: les deux principaux partis d’opposition, dont les candidatures des leaders Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam ont été rejetées par le Conseil constitutionnel, avaient appelé ces derniers jours à plusieurs manifestations.
Environ 700 personnes ont été arrêtées en une semaine, selon le procureur de la République.
Outre l’exclusion de ses leaders, le Front Commun qui rassemble le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Parti des peuples Africains - Côte d’Ivoire (PPA-CI) de MM. Thiam et Gbagbo, protestent contre la candidature à un quatrième mandat du président sortant Alassane Ouattara.
Début octobre, les autorités ivoiriennes avaient interdit les manifestations remettant en cause la décisions du Conseil constitutionnel.
Vendredi soir, les ministères de l’Intérieur et de la Défense ont pris un arrêté qui élargit cette interdiction à toute manifestation ou meeting «des partis ou groupements politiques», à l’exception de ceux qui sont qualifiés pour le scrutin de samedi prochain.
Les contrevenants «sont passibles de poursuites judiciaires», précisent les autorités.
Jeudi, 26 personnes ont été condamnés à trois ans de prison, selon leurs avocats, notamment pour «troubles à l’ordre public» après leur participation à des manifestations interdites.
Face à Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011 et qui s’avance comme le grand favori du scrutin, quatre candidats sont en lice: le l’ex-ministre du Commerce Jean-Louis Billon, dissident du PDCI; deux anciens compagnons de route de Laurent Gbagbo en rupture avec lui, son ex-épouse Simone Ehivet Gbagbo et l’ex-ministre Ahoua Don Mello; et enfin Henriette Lagou, déjà candidate en 2015.