Selon Reuben Brigety, les Etats-Unis sont convaincus que «des armes et des munitions ont été chargées» à bord d’un cargo russe, amarré près du Cap début décembre, «avant qu’il ne reparte vers la Russie».
«Armer les Russes est extrêmement grave et nous ne pensons pas que cette question soit résolue. Nous aimerions que l’Afrique du Sud commence à pratiquer sa politique de non-alignement», a-t-il ajouté lors de cette rencontre.
Ses déclarations ont été confirmées à l’AFP par une source présente à la réunion. Mais l’ambassade américaine, contactée par l’AFP, n’a pas souhaité confirmer ni infirmer ces propos.
Questionné sur la fiabilité du renseignement américain au sujet du chargement du navire, l’ambassadeur Reuben Brigety a affirmé qu’il était prêt à parier sa vie là-dessus, rapporte le site d’actualité News24.
Interrogé au Parlement au sujet de cette affaire, le président Cyril Ramaphosa a affirmé que les questions concernant ce navire, le Lady R, étaient «en cours d’examen», ajoutant que «le moment venu, nous serons en mesure d’en parler».
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L’accostage du navire dans la plus grande base navale du pays, à Simon’s Town, sur la péninsule du Cap, avait suscité une polémique dans le pays avant Noël.
Liens étroits avec Moscou
Le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), s’était indigné qu’un cargo russe visé par les sanctions occidentales puisse s’amarrer, se demandant aussi pourquoi ce cargo avait accosté dans un port militaire plutôt que commercial et «pourquoi il y a tant de secret» entourant ce bateau.
L’Afrique du Sud entretient des liens étroits avec la Russie remontant à l’époque de l’apartheid, le Kremlin ayant apporté son soutien à Nelson Mandela et l’ANC, au pouvoir depuis 1994, dans la lutte contre le régime raciste.
Le pays avait refusé de condamner l’invasion de l’Ukraine en février 2022, affirmant vouloir rester neutre et préférer le dialogue pour mettre fin à cette guerre qui a déclenché de vastes sanctions occidentales.
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Pretoria a accueilli des exercices navals avec la Russie et la Chine en février, peu avant le premier anniversaire de l’invasion russe de l’Ukraine, ravivant la polémique et inquiétant les Occidentaux.
L’Afrique du Sud avait justifié ces manoeuvres conjointes «dans le but de partager des compétences et des connaissances opérationnelles», en précisant que la Russie en était le pays pilote.
Pretoria organise en août un sommet des Brics - groupe de pays réunissant l’Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, l’Inde et la Russie - mais un mandat d’arrêt international contre Vladimir Poutine devrait l’empêcher d’y participer.
La Cour pénale internationale (CPI), qui siège à La Haye, a émis en mars un mandat d’arrêt contre le président russe pour le crime de guerre de «déportation» d’enfants ukrainiens dans le cadre de l’offensive de Moscou contre l’Ukraine.
L’Afrique du Sud étant membre de la CPI, elle est théoriquement censée arrêter le président russe à son arrivée dans le pays.