Le procès de l’ancien président mauritanien Mohamed ould Abdel Aziz, pour corruption et dilapidation des deniers publics présumées, s’est ouvert ce mercredi matin à Noaukchott.
L’ex-président a été placé en détention, mardi après-midi, au terme des formalités relatives à l’interrogatoire sur son identité.
Ce procès, à haute valeur pédagogique, annonce-t-il un changement de paradigme dans la gouvernance d’un pays plombé par plusieurs dizaines d’années de gabegie? ou bien, s’agit-il tout simplement d’un règlement de comptes politiques?
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A ces deux questions que se posent les Mauritaniens, deux observateurs avertis de la scène politique tentent d’apporter des éléments de réponse.
Cheikh Aïdara, journaliste, revient sur les péripéties d’une longue affaire et rappelle les accusations contenues dans un rapport de plusieurs centaines de pages établi par une Commission d’Enquête Parlementaire. Un document pointant plusieurs actes constitutifs d’infractions et sur lequel repose tous les arguments du ministère public.
Mais au-delà des arguments judiciaires, le journaliste craint également des velléités de règlements de comptes politiques visant un homme dont les récentes sorties ont montré qu’il jouit encore d’une réelle popularité auprès d’une frange des Mauritaniens.
Pour sa part, Mohamed Mahmoud ould Tolba, responsable de l’Organisation pour la transparence et la lutte contre la corruption, revient sur les années de gouvernance de Mohamed ould Abdel Aziz, qui n’a jamais déclaré son patrimoine malgré les exigences de la loi.
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Il rappelle l’immense richesse de l’ancien chef de l’État, dont il va falloir identifier l’origine.
Des exigences devant lesquelles Mohamed ould Abdel Aziz dit faire entièrement confiance à la justice lors d’un procès conforme aux règles de droit et aux exigences de transparence.