Bien que cette tournée du président français soit placée sous le signe du «nouveau partenariat» que la France souhaite construire avec l’Afrique, celle-ci n’a pas été de tout repos. Et c’est certainement l’échange Tshisekedi-Macron qui aura marqué cette tournée et fait le tour des réseaux sociaux. Un échange qui montre clairement que certains dirigeants africains ne comptent plus accepter la condescendance et le paternalisme du président français.
Il faut dire que Macron, comme à son habitude, n’a pas arrêté de tancer les régimes de la région. Il a ainsi justifié son périple par le fait qu’il fallait visiter un grand nombre de pays «parce qu’il ne faut humilier personne quand on fait une tournée», et ce même si ses interlocuteurs ne sont pas toujours élus aux «meilleurs standards démocratiques».
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Ces déclaration faites au Congo Brazzaville étaient un avant-goût de sa visite en RDC, pays qui se prépare à de nouvelles élections dans des conditions difficiles à cause de la rébellion du M23 dans l’Est du pays et dont le président a clairement montré qu’il n’a point oublié les paroles de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui avait qualifié l’élection de Félix Tshisekedi de «compromis à l’africaine» en janvier 2018.
Et lorsqu’une journaliste française est revenue sur cette question, il y a eu un échange plus ou moins musclé entre Macron et Tshisekedi.
Lorsque le président français a voulu prendre la défense de la journaliste française, en soulignant que «cette formule, on sait d’où elle est sortie. On sait le contexte électoral. Et il n’y avait pas de caractère de mépris dans la formule de Le Drian», le président congolais, irrité, a expliqué à son hôte qu’il ne s’agit pas de propos de journalistes mais des propos qui ont été prononcés par un «officiel français». Il explique que «quand il y a des irrégularités (dans des élections en Occident) on ne parle pas de compromis à l’américaine ou à la française».
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«Regardez-nous autrement en nous respectant, en nous considérant comme de vrais partenaires et non pas toujours avec un regard paternaliste, avec l’idée toujours de savoir ce qu’il faut pour nous», a martelé le président congolais sous les applaudissements de la presse congolaise.
Acculé, le président français répond : «on part d’un nouveau pas !». En tout cas, il a intérêt, comme l’a bien averti le président congolais. «Si la France veut être aujourd’hui en compétition avec tous les autres partenaires de l’Afrique, elle doit se mettre au diapason de la politique africaine et de la manière dont les peuples africains regardent désormais les partenaires de coopération».