Que faisaient les soldats de la Saeka, la force d’élite égyptienne, au Soudan ?

Des soldats de la force spéciale égyptienne, Saeka.

Le 21/04/2023 à 14h53

Plus d’une centaine de soldats d’élite de l’armée égyptienne étaient présents dans le nord du soudan, alors que le pays est secoué par un conflit qui oppose l’armée régulière à la milice des Rapid Support Forces. Plusieurs d’entre eux ont été libérés, mais des questions restent posées sur les raisons de leur présence, loin d’être temporaire.

C’est mercredi 19 avril 2023 que les premiers soldats égyptiens ont été libérés et ont pu atterrir à l’aéroport du Caire.

Sur la chaîne Al Arabiya, les Rapid Support Forces du général Mohamed Hamdan Dagalo avait parlé de 27 éléments de la Saeka, les forces d’élite égyptiennes, en réalité ils seraient beaucoup plus nombreux. Car 177 d’entre eux étaient stationnés à la base de Merowe où d’ailleurs ils étaient détenus. Les autorités militaires ou diplomatiques égyptiennes préfèrent garder le silence sur ce nombre dont la source est les Sudanais Armed Forces (SAF).

Ces soldats égyptiens étaient à Merowe depuis 2020 pour participer officiellement à des manœuvres communes entre les armées des deux pays, selon Africa Intelligence, une première opération dénommée «Aigle du Nil 1» ayant eu lieu en novembre 2020, puis une seconde, «Aigle du Nil 2», en avril 2021.

Ce sont le lieutenant général Mohamed Farid Hegazy et le général Mohamed Othman al-Hussein, les deux chefs d’état-major des deux armées égyptienne et soudanaise qui les avaient supervisées. Ce qui dénotaient de l’importance accordée à cette opération conjointe.

Il convient de noter que cette unité d’élite n’est jamais déployée la fleur au fusil. Les soldats de la Saeka sont à la pointe au Sinaï, actuellement la principale zone de conflit de l’armée égyptienne contre les djihadistes. C’est dire que s’ils sont à Merowe depuis l’opération «Aigle du Nil 1» c’est pour prévenir d’éventuels conflits notamment celui qui couvait avec l’Ethiopie au sujet du Barrage de la Renaissance. C’est d’ailleurs à la suite des échanges aigres entre Addis Abeba, le Caire et Kartoum que les opérations ont été entamées.

Quoi qu’il en soit, leur présence au nord du Soudan n’était pas très appréciée des habitants de Merowe, notamment le comité local de résistance qui n’avait pas hésité à la dénoncer à travers des vidéos postées sur les réseaux sociaux.

Africa intelligence de rappeler que: «Au moins cinq avions de combat de fabrication russe MiG-29M2 appartenant à l’Egypte se trouvaient à Merowe le jour de l’attaque des RSF».

La même source note que la lenteur à rapatrier cette force, alors même que la tension entre l’armée et les RSF était grandissante, a fait grincé des dents.

Abdelfattah Al-Sissi a tardé à convoquer le Conseil suprême des forces armées et à confier au patron des «Moukhabarat al- Amma», les renseignements généraux égyptiens, Abbas Kamel, le pilotage des négociations avec les RSF pour le retour des membres de la brigade Saeka.




Par Ismail Traoré
Le 21/04/2023 à 14h53