Au total, quatre civils ont été tués et 40 blessés, a annoncé l’armée congolaise dans un communiqué diffusé sur Twitter, ajoutant que ses hommes avait la situation «sous leur contrôle sur tous les fronts».
Auparavant, le Baromètre sécuritaire du Kivu avait évoqué au moins deux civils tués une douzaine de blessés.
Des responsables médicaux de l’hôpital régional de Rutshuru avaient fait état de leur côté de quatre personnes tuées et huit autres blessées vendredi et samedi.
Dimanche, le responsable de l’hôpital de Ntamugenga John Sebatware a précisé que cinq soldats et un civil avaient été tuées et 33 personnes blessées.
Ancienne rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013, le M23 a repris les armes en fin d’année dernière en reprochant à Kinshasa de ne pas avoir respecté des accords sur la démobilisation et la réinsertion de ses combattants.
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Le M23 a depuis conquis du terrain dans la province du Nord-Kivu, notamment en juin la ville stratégique de Bunagana, à la frontière avec l’Ouganda.
La ligne de front était restée calme au cours des dernières semaines, mais des heurts sont de nouveau survenus jeudi, a indiqué samedi soir le Baromètre sécuritaire du Kivu, qui documente la violence dans la région.
Dimanche, des responsables militaires et des habitants ont fait état de la capture par les hommes du M23 du village de Ntamugenga, une cible stratégique proche de la grande route menant vers la capitale provinciale Goma.
«Infiltrés dans la cité»
«La situation est morose ici. Le M23 vient de prendre Ntamugenga», a déclaré Célestin Nyamugira, le chef du village. «Ils sont venus de la forêt et se sont infiltrés dans la cité. Il y a eu plusieurs blessés, des balles perdues et des éclats de bombes. Difficile de connaître le bilan», a-t-il ajouté.
Le colonel Serge Mavinga a confirmé à l’AFP que «l’ennemi est déjà à Ntamugenga» et qu’il y avait «des blessés et des morts». L’armée se trouve toutefois «à côté» de la localité, a-t-il ajouté.
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Médecins sans frontières (MSF) a tweeté que 500 personnes s’étaient réfugiées dans un couvent de Ntamugenga, dont certaines ont été blessées.
L’ONG a appelé à la création d’un corridor humanitaire pour évacuer les civils.
Le M23 était parvenu en 2012 à capturer brièvement Goma, avant d’être repoussé par une offensive conjointe ONU-RDC.
La milice fait partie des multiples groupes armés présents dans l’est de la RDC, pour beaucoup issus des deux guerres régionales de la fin du siècle dernier.
Kinshasa accuse Kigali de soutenir cette rébellion, ce que le Rwanda conteste. En dépit des dénégations officielles de Kigali, un rapport non-publié de l’ONU que l’AFP a pu voir en août pointait une implication du Rwanda auprès du M23.