RDC: les pays d’Afrique australe mettent fin à leur mission militaire

Le 13/03/2025 à 18h27

Les pays d’Afrique australe «ont mis fin au mandat» de leur mission militaire dans l’est de la République démocratique du Congo et «ordonné le début d’un retrait progressif des troupes», a annoncé jeudi l’organisation de coopération régionale (SADC) dans un communiqué publié à l’issue d’un sommet extraordinaire.

«Le sommet a mis fin au mandat de la SAMIDRC et a ordonné le début d’un retrait progressif des troupes» de la RDC, où le groupe armé antigouvernemental M23 soutenu par les forces rwandaises a fait une percée éclair ces derniers mois, indique l’organisation après ce sommet organisé en visioconférence entre chefs d’Etat.

Le retrait de la mission de la SADC, constituée d’environ 1.300 unités, était exigé par le président rwandais Paul Kagame. D’après lui, elle n’est «pas une force de maintien de la paix» et n’a «pas sa place dans cette situation».

Il faut «considérer» ce retrait annoncé «comme une mesure de renforcement de la confiance visant à consolider le cessez-le-feu», a expliqué lors d’une conférence de presse au Cap le président sud-africain Cyril, ciblé par son homologue rwandais en début d’année pour l’importante implication sud-africaine dans la mission militaire.

La RDC est un des seize pays membres de cette organisation à la différence du Rwanda.

Les pays adhérents de la SADC ont par ailleurs «réaffirmé» jeudi leur «engagement inébranlable à continuer de soutenir la RDC dans sa quête de sauvegarde de son indépendance, de sa souveraineté et de son intégrité territoriale».

Appuyé par 4.000 soldats de Kigali, selon des experts de l’ONU, le Mouvement du 23 mars, de son nom complet, s’est emparé de larges pans de l’est congolais, riches en ressources naturelles, à proximité de la frontière avec le Rwanda depuis le début de l’année.

«L’une des autres questions qui consolidera la situation est l’ouverture de négociations et de pourparlers entre les acteurs étatiques et les acteurs non étatiques», a estimé Cyril Ramaphosa.

Après des mois de refus catégorique du président congolais Félix Tshisekedi, des «négociations de paix directes» entre délégations de Kinshasa et du groupe antigouvernemental doivent commencer mardi à Luanda, selon la présidence angolaise médiatrice du conflit.

Les chefs d’Etat réunis jeudi ont répété la «nécessité d’une solution politique et diplomatique avec toutes les parties, y compris les États, les parties non étatiques».

Quatorze soldats sud-africains sont morts lors de la prise de Sake puis Goma en janvier par le groupe antigouvernemental M23, dont au moins deux casques bleus sous mandat de l’ONU. Egalement engagés dans la mission de la SADC, le Malawi et la Tanzanie ont été endeuillés respectivement par la mort de trois et deux militaires depuis le début de l’année.

Aucun chiffre n’est communiqué par l’organisation de coopération de l’Afrique australe mais environ 1.300 unités de la SADC sont présentes en RDC, selon la chercheuse dans le domaine militaire, Lindy Heinecken. Dont environ 1.000 Sud-Africains.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 13/03/2025 à 18h27