M. Mutamba était accusé d’avoir violé les règles d’attribution des marchés publics pour un projet de construction d’une prison et avait annoncé sa démission le 18 juin, dénonçant un «complot politique» contre sa personne.
L’ex-ministre de 37 ans a comparu devant la Cour de cassation à Kinshasa, capitale de la RDC, escorté par des militaires et arborant un masque chirurgical sur le visage.
M. Mutamba avait été placé en résidence surveillée lundi, à la veille de l’audience. Il lui était interdit de quitter la capitale depuis juin.
Un important dispositif militaire et policier a été déployé mardi aux environs de la cour pour empêcher d’éventuels débordements de ses partisans, ont constaté des journalistes de l’AFP.
L’ex-ministre a été reconnu coupable d’avoir fait verser, sans autorisation préalable du gouvernement, à la société Zion Construction SARL la somme de 19,9 millions de dollars sur des fonds publics, pour un projet de construction d’une prison à Kisangani (nord-est) au budget d’environ 40 millions de dollars.
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Il a affirmé n’avoir «jamais pris un seul dollar de l’Etat» dans sa lettre de démission présentée en juin.
M. Mutamba avait «l’intention d’enrichir frauduleusement la société Zion Construction» au «préjudice de l’Etat», a néanmoins estimé le président de la Cour de cassation, Jacques Kabasele, lors de la lecture du jugement mardi.
L’ex-ministre a également été condamné à restituer les 19 millions de dollars.
Les cas de détournements de fonds publics sont fréquents en RDC, où l’indice de perception de la corruption est l’un des pires au monde, selon l’ONG Transparency International.
Lorsqu’il était ministre de la Justice, M. Mutamba avait déclaré vouloir rendre la peine de mort applicable aux condamnés reconnus coupables d’avoir détourné l’argent de l’Etat.