Le Mali se dirige sereinement vers l’adoption d’une nouvelle Constitution qui semble faire l’unanimité. La loi fondamentale place le citoyen au cœur du développement économique social, politique et culturel du pays.
Pour beaucoup de personnes interrogées, la future Constitution du Mali aura le mérite de consacrer une démocratie participative avec beaucoup de nouveautés qui donnent le pouvoir au peuple et non plus au chef de l’Etat comme cela se faisait par le passé.
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Il y a, par exemple, la possibilité pour le Parlement de destituer le président de la République pour haute trahison. Sur ce point, le projet de Constitution est clair: «Il y a haute trahison lorsque le Président de la République viole son serment, pose des actes manifestement incompatibles avec l’exercice de ses fonctions, s’il est auteur, co-auteur ou complice de violations graves et caractérisées des droits humains, d’atteinte aux biens publics, de corruption ou d’enrichissement illicite. La motion de destitution est initiée par les membres de l’une ou l’autre Chambre du Parlement. Elle n’est recevable que si elle est signée par au moins la moitié des membres», stipule l’article 72 du projet.
Aussi, un simple citoyen qui s’estime lésé dans ses droits peut saisir le Conseil supérieur de la magistrature ou la Cour Constitutionnelle. Alors que cela n’était pas possible dans la Constitution de 1992.
Pour le secrétaire général de l’Union nationale des élèves et étudiants du Mali (AMSUNEM), le pays est dans un régime d’exception. De plus, les partenaires habituels qui avaient coutume d’aider le pays lui ont tous tourné le dos. C’est, selon lui, le prix à payer quand on veut préserver sa souveraineté. L’adoption d’une nouvelle Constitution, conforme aux exigences de la communauté internationale, devrait ramener Bamako dans le concert des Nations.
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C’est pour cela qu’il invite tous les Maliens à être au rendez-vous pour glisser le bulletin de vote dans l’urne le 18 juin, «une étape très importante dans la vie de la nation», selon le syndicaliste.
Par contre, Me Koto Traoré estime que la tenue du référendum était conditionnée par la mise en place de tous les démembrements de l’autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), cela n’est pas effective pour le moment. Il reste également à surmonter les défis liés à la sécurisation du pays et la disponibilité des cartes d’électeurs.
Les autorités de la transition ont porté leur choix sur la carte biométrique qui fera office de carte d’électeur, mais dont la distribution accuse une certaine lenteur. Pire, il n’y a pas assez d’engouement dans le retrait de ces cartes sécurisées. En tous cas, les autorités de la transition sont à pied d’oeuvre pour mettre tout en place afin d’avoir des élections sécurisées et crédibles au Mali.