Les opposants à ce projet, qui doit revenir prochainement devant les parlementaires pour un vote final, soulignent qu’il limite les libertés civiques dans un pays que le président Paul Kagame est accusé de diriger dans un climat de peur, étouffant la dissidence et la liberté d’expression.
Le projet de loi a été voté à 45 voix pour et aucune contre, dans un Parlement largement contrôlé par le Front patriotique rwandais au pouvoir.
Il prévoit d’imposer des règles strictes au fonctionnement des ONG et les oblige notamment à soumettre leur budget à l’approbation des autorités rwandaises.
Le texte «limitera l’espace civique car il donne au législateur le pouvoir d’interférer dans la gestion quotidienne des ONG y compris dans le licenciement du personnel», a expliqué à l’AFP le chef de la Plateforme de la société civile du Rwanda, Joseph Nkurunziza.
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Il craint que le projet de loi ne soit adopté à la hâte, les élections présidentielle - où Paul Kagame est donné favori - et législatives prévues le 15 juillet impliquant une dissolution du Parlement à la mi-juin.
Selon un autre opposant au projet de loi, qui a souhaité rester anonyme, le texte pourrait être utilisé pour décourager des organisations de la société civile de contrôler le déroulement des scrutins et le fonctionnement des organes électoraux.
La ministre au cabinet du président, Judith Uwizeye, a de son côté défendu jeudi le projet devant le Parlement, affirmant qu’il permettrait de lutter contre les organisations «peu sérieuses» et «trompeuses» qui ne remplissent pas leur mandat.