Sénégal. Un an de présidence de Bassirou Diomaye Faye: les enthousiastes et les autres

Une foule enthousiaste, notamment les plus jeunes, a salué l'élection de Bassirou Diomaye Faye.

Une foule enthousiaste, composée notamment des plus jeunes, a salué l'élection de Bassirou Diomaye Faye.

Le 25/03/2025 à 12h33

En directLe 24 mars marque le premier anniversaire de l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la tête d’un pays où les affaires urgentes s’accumulaient: chômage des jeunes, dette publique, migration clandestine, voisinage instable... En dépit de ces dossiers chauds, le jeune président et son Premier ministre, Ousmane Sonko, ont choisi «la voie de la rupture.» Y sont-ils parvenus?

Cela fait un an que le tandem Bassirou Diomaye Faye-Ousmane Sonko est arrivé au pouvoir. Même trop court pour en tirer un quelconque bilan, ce délai mérite que l’on s’y attarde. Malgré une situation économique qu’il avait lui-même décrite comme «catastrophique», avec un déficit budgétaire de 10,4% du PIB et une dette publique représentant 76,3% du PIB, Ousmane Sonko avait affirmé avoir «l’ambition de hisser le Sénégal parmi les économies les plus compétitives d’Afrique» lors de sa présentation de politique générale en décembre dernier.

Que retenir de cette «voie de la rupture», une année plus tard? Ameth Souleymane Diop, militant de l’opposition, ne cache pas sa désillusion. Il réclame ouvertement la démission des nouveaux dirigeants, estimant qu’ils n’ont pas su répondre aux attentes du peuple sénégalais. «Ils nous ont déçus», déclare-t-il, «nous attendions des changements concrets, mais nous n’avons rien vu.»

Son sentiment est partagé par un jeune tailleur, ancien militant pro Sonko, qui a décidé de quitter le camp du pouvoir. Il témoigne d’une situation économique difficile, les clients se font rares à l’approche de la Korité, une période traditionnellement faste «rien ne marche», confie-t-il, «ma vie est devenue encore plus difficile. Même les clients se font rares, alors qu’à l’approche de la Korité, mon atelier ne désemplissait pas autrefois.»

Face à ces critiques, Ousmane Sock, militant du Pastef appelle les Sénégalais à faire preuve de patience, assurant que des changements positifs interviendront avec le temps. «Il faut leur laisser le temps», insiste-t-il, «ils ont hérité d’une situation difficile, mais ils sont déterminés à améliorer les choses». Il souligne la complexité des défis auxquels le pays est confronté et la nécessité de laisser du temps aux nouvelles autorités pour mettre en œuvre leurs politiques. «Les résultats ne se verront pas du jour au lendemain», prévient-il, «mais ils viendront».

Ce premier anniversaire de l’élection de Bassirou Diomaye Faye intervient à un moment crucial pour le Sénégal. L’avenir du pays dépendra de la capacité du gouvernement à répondre aux attentes de la population et à surmonter les défis économiques et sociaux qui se dressent sur son chemin. La patience des Sénégalais sera-t-elle récompensée? Seul l’avenir nous le dira.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 25/03/2025 à 12h33