Les tensions sont fortes entre les voisins de la Corne de l’Afrique depuis un rapprochement entre Addis Abeba et le Somaliland, matérialisé par la signature le 1er janvier d’un « protocole d’accord » prévoyant la location pour 50 ans à l’Ethiopie de 20 kilomètres de côtes du Somaliland sur le golfe d’Aden.
Les autorités somalilandaises ont affirmé qu’en échange de cet accès à la mer, l’Ethiopie allait devenir le premier pays à les reconnaître officiellement, ce qu’aucun pays n’a fait depuis que ce petit territoire de 4,5 millions d’habitants a unilatéralement proclamé son indépendance de la Somalie en 1991.
Mogadiscio a de son côté qualifié cet accord d’«illégal».
Lors d’une conférence de presse conjointe au Caire avec le président somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, M. Sissi a réitéré le rejet par l’Egypte de l’accord qu’il considère comme une violation de la souveraineté de la Somalie.
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Dans un «message aux Ethiopiens», il a mis en garde contre «quiconque tentant de s’en prendre à l’Egypte et de menacer ses frères».
Le Caire et Addis Abeba sont à couteaux tirés depuis des années, échangeant des propos incendiaires au sujet d’un projet de mégabarrage controversé de l’Ethiopie sur le Nil Bleu, qui, selon l’Egypte, menace sa fragile sécurité hydrique.
La semaine dernière, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, a qualifié l’Ethiopie de «source d’instabilité dans la région».
Dimanche, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a demandé à ce que les tensions entre l’Ethiopie et la Somalie au sujet du Somaliland soient réglées par «le dialogue».