Paul Biya a-t-il l’intention de céder le pouvoir à son fils comme l’ont fait certains chefs d’État de l’Afrique centrale?
Ne répondra par l’affirmative à cette question que celui qui peut lire dans une boule de cristal. Car aucun signe précurseur à cette intention n’est visible. Le président de la République du Cameroun n’a en effet jamais nommé son fils à un poste ministériel avec portefeuille comme les autres dirigeants de la région l’ont fait.
De plus, Franck Emmanuel Biya est si effacé de la scène politique qu’on n’a parfois peine à croire qu’il est le fils aîné d’un président africain ayant passé des décennies au pouvoir.
Dans la même idée, ses sorties en public sont extrêmement rares. «Je doute vraiment fort que cinq Camerounais hors de la famille présidentielle peuvent reconnaître le timbre vocal de ce garçon. Il est tellement effacé que cela frise l’entendement», déclare un septuagénaire rencontré à Yaoundé.
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Toutefois, le fils aîné du président de la République du Cameroun multiplie les rencontres avec les hauts dignitaires du pays, ces derniers temps. Dans la région de l’Ouest, il est allé à la rencontre du nouveau sultan roi Bamoun, Nabil Njoya, qui a récemment remplacé son père, Ibrahim Mbombo Njoya.
Franck Emmanuel Biya a choisi le 6 novembre dernier, date de l’accession à la magistrature suprême de son père, pour aller rendre visite au Lamido de Rey Bouba. Le fils du Président était bien sûr aux couleurs du parti politique de son père, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais, (RDPC). Il faut rappeler que ces chefferies sont parmi les plus représentatives au Cameroun de par leurs histoires ancestrales.
Toutes choses qui laissent plusieurs citoyens penser que Franck Biya est sur les traces de son père.
Ainsi, dans la région du Nord, les citoyens lambda s’inscrivent en faux. Pour la majorité, le Cameroun ne saurait être une dynastie pour que le fils remplace le père. Ils soutiennent que le premier Président, Amadou Ahidjo, avait lui aussi la possibilité de laisser son fils au pouvoir, mais ne l’a pas fait par principe.