«Sa mort soulève de graves questions sur le climat politique dans le pays à l’approche de l’élection prévue le 6 mai», écrit l’ONG internationale dans un communiqué intitulé: «Un éminent dirigeant de l’opposition tué».
L’opposition dénonce un «assassinat» destiné à l’écarter de la course à la présidence contre le Président de transition, son propre cousin le général Mahamat Idriss Déby Itno.
Le Parti socialiste sans frontières (PSF) de M. Dillo accuse même les militaires de l’avoir «exécuté» par balle «à bout portant», alors que le gouvernement affirme qu’il a péri dans l’assaut du siège du PSF parce qu’il «refusait de se rendre» et avait «tiré lui-même sur les forces de l’ordre».
«Les circonstances du meurtre de Yaya Dillo ne sont pas claires, mais sa mort violente illustre les dangers auxquels font face les politiciens de l’opposition au Tchad, en particulier à l’approche d’élections», estime Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à HWR.
«Le manque de clarté entourant l’attaque du siège du PSF, les menaces précédemment proférées à l’encontre de Dillo et la répression politique générale dans le pays rendent nécessaire l’ouverture d’une enquête indépendante, avec une aide étrangère», poursuit l’ONG qui exhorte l’Union africaine (UA) à «prendre l’initiative» de la réclamer.
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Une photo, que l’AFP a pu consulter, circule parmi les proches de M. Dillo, mais non authentifiée à ce stade, montrant un gros plan sur la tête de la dépouille d’un homme ressemblant trait pour trait à M. Dillo, un petit orifice très net entouré d’un halo noir en plein milieu de la tempe.
«HRW a examiné plusieurs photos transmises par une source fiable proche de Dillo, montrant celui-ci mort et portant la trace de l’impact d’une seule balle dans la tête», écrit aussi l’ONG.
Mahamat Déby, alors jeune général de 37 ans, a été proclamé par l’armée le 20 avril 2021 Président de transition, à la tête d’une junte de 15 généraux, à l’annonce de la mort de son père, Idriss Déby Itno, qui dirigeait le Tchad d’une main de fer depuis 30 ans.
Le nouvel homme fort promettait de rendre le pouvoir aux civils après une transition de 18 mois mais, ce terme échu, il l’avait prolongée de deux ans. La date de la présidentielle au 6 mai n’a été fixée que mardi dernier.
«Depuis la mort d’Idriss Déby (...), le gouvernement de transition dirigé par son fils (...) a, à plusieurs reprises, violemment réprimé des manifestations organisées par l’opposition pour réclamer un régime démocratique civil ainsi que des médias indépendants», déplore HRW.