L’Ouganda a annoncé mi-mars avoir déployé des forces spéciales pour soutenir Salva Kiir alors que des violences agitaient le pays, notamment dans le Nord-Est.
Mais lundi, «des éléments des armées des deux Républiques soeurs du Soudan du Sud et de l’Ouganda ont échangé des tirs» dans l’Etat de l’Equateur central (Sud), qui ont fait «des victimes des deux côtés», selon un communiqué des forces de défense du Soudan du Sud.
Les deux armées ont depuis lors décidé d’une «cessation immédiate des hostilités» et d’établir une commission d’enquête conjointe sur ces faits, a poursuivi Juba.
Des parlementaires du canton de Kajo-Keji, où les violences ont eu lieu, ont dénoncé, dans un communiqué, une «agression» des troupes ougandaises, qui a selon eux causé «des vies perdues et des blessés des deux côtés».
L’Etat de l’Equateur central, dans un texte séparé, avait déjà estimé lundi que les soldats de Kampala avaient «attaqué un détachement» sud-soudanais.
Mardi, le canton de Kajo-Keji a fait état de «milliers de personnes» ayant fui les combats et qui ont trouvé refuge «dans des buissons, des établissements religieux ou des écoles locales, dans des conditions de vulnérabilité extrême».
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Le chef des forces armées ougandaises Muhoozi Kainerugaba, fils du président ougandais Yoweri Museveni, avait annoncé mi-mars l’engagement d’unités des forces spéciales ougandaises au Soudan du Sud pour «sécuriser» sa capitale Juba et pour «protéger l’ensemble du territoire» sud-soudanais ainsi que le gouvernement du président Kiir.
L’Ouganda, qui avait envoyé des troupes au Soudan du Sud en 2013 pour soutenir Salva Kiir, avant de s’en retirer officiellement à la fin 2015, a régulièrement été accusé d’ingérences dans le plus jeune pays du monde.
La guerre civile dans ce pays, causée par l’opposition entre le président Salva Kiir et le vice-président Riek Machar, avait fait près de 400.000 morts en cinq ans. Elle s’est terminée en 2018.
Quelques semaines après le déploiement des forces ougandaises, M. Machar a été arrêté puis placé en résidence surveillée, faisant craindre une nouvelle guerre civile, finalement non advenue.
L’armée ougandaise, depuis qu’elle est au Soudan du Sud, a également été accusée d’avoir utilisé des armes chimiques dans le Nord-Est, soit des barils d’explosifs contenant un liquide «hautement inflammable» qui ont tué des civils, ce qu’elle a démenti.