«C’est encore un nouveau tour de passe-passe pour conforter les fraudes électorales avec une certification du fichier par l’OIF», a dénoncé auprès de l’AFP Eric Dupuy, porte-parole de l’Alliance nationale pour le changement (ANC, ancien principal parti politique de l’opposition).
«Les experts de l’OIF n’ont pas tenu compte du déroulement désastreux du recensement électoral», a-t-il ajouté.
«Nous n’acceptons pas les conclusions du rapport de l’OIF», a appuyé Gérard Adja, secrétaire exécutif de la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP, regroupement de partis politiques de l’opposition et d’organisations de la société civile).
Cet audit a été effectué du 20 au 27 octobre à Lomé par trois experts, sur demande des autorités togolaises.
Le 15 novembre, Désiré Nyaruhirira, conseiller spécial de la secrétaire générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo, avait jugé le fichier électoral définitif où sont inscrits plus de 4,2 millions d’électeurs «suffisamment fiable (...) pour permettre la tenue des prochaines élections régionales et législatives dans les conditions de confiance».
Lire aussi : Togo: début du recensement électoral pour les législatives
Aucune date n’a encore été annoncée pour la tenue de ces élections, en dépit de la promesse faite le 31 décembre 2022 par le président togolais Faure Gnassingbé affirmant qu’elles se tiendraient en décembre 2023.
Le chef de l’Etat est au pouvoir depuis 2005 après avoir succédé à son père, le général Eyadéma Gnassingbé qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 38 ans.
L’opposition se prépare lors de ces prochains scrutins à défier le parti au pouvoir, l’Union pour la République, alors qu’elle avait boycotté les législatives de 2018 en dénonçant des «irrégularités» dans le recensement électoral.
Elle a fortement mobilisé ses partisans à l’occasion du recensement qui a eu lieu du 29 avril au 14 juin, d’où la forte affluence observée dans les centres de délivrance de cartes d’électeurs.
Pour la présidentielle d’avril 2015, l’OIF avait déjà dépêché une mission d’experts à Lomé pour aider la Commission électorale à travailler sur le fichier.
Pour Nathaniel Olympio, président du parti des Togolais, «l’OIF a perdu sa crédibilité aux yeux des Togolais depuis 2015, pour avoir validé un fichier qualifié de ”non fiable, mais consensuel”».