«L’UGTT prend note de l’importante baisse du taux de participation aux élections, ce qui leur ôte toute crédibilité ou légitimité», a estimé le chef de la puissante centrale syndicale, Noureddine Taboubi, dans un communiqué au vitriol publié à l’issue d’une réunion de son bureau exécutif.
Le taux de participation de 11,22% au scrutin de samedi est le plus faible depuis la révolution qui a renversé la dictature en 2011. Selon l’autorité électorale, quelque 1,025 million de personnes seulement ont voté, sur un peu plus de 9 millions d’inscrits.
Selon l’UGTT, ce taux traduit «un refus clair» du système que Saied cherche à consolider depuis son coup de force de juillet 2021 et qui n’a apporté que «malheurs et crises».
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Ce système hyper-présidentialiste avec un Parlement dénué de réelles prérogatives offre selon l’UGTT «un terreau fertile à la tyrannie» et consacre «le pouvoir d’un seul homme».
Qualifiant d’«explosive» la situation en Tunisie qui se débat aussi dans une grave crise économique, l’UGTT affirme vouloir «assumer sa responsabilité nationale, en contribuant, avec les forces nationales, au sauvetage du pays sur la base d’objectifs nationaux clairs et une feuille de route précise».
L’opposition a appelé le président Saied à démissionner après l’abstention record aux élections.
Acteur influent sur la scène politique en Tunisie, l’UGTT a reçu en 2015, avec trois autres organisations tunisiennes, le prix Nobel de la paix pour sa contribution à la transition démocratique en Tunisie, berceau du Printemps arabe où la démocratie semble vaciller depuis le coup de force de Saied.