L’UGTT a lancé cette semaine une initiative pour «sauver le pays», en formant un «Quartette» avec la Ligue tunisienne des droits de l’homme, l’Ordre des avocats et l’ONG socio-économique FTDES, sur le modèle du «Quartette» récompensé en 2015 par le Prix Nobel de la Paix pour son rôle dans la transition démocratique tunisienne.
Ahmed Nejib Chebbi, président du Front de salut national, dont le parti d’inspiration islamiste Ennahdha fait partie, a demandé aux membres de ce «Quartette» de «travailler main dans la main pour créer le changement par le départ de Kais Saied et aller à une élection présidentielle anticipée».
«Les résultats d’aujourd’hui ont prouvé encore une fois l’échec total» de Kaïs Saied, a dit Chebbi, à propos du taux de participation provisoire très faible de 11,3% recueilli au deuxième tour des législatives.
Cela veut dire que «près de 89% (des électeurs) ont tourné le dos à cette pièce de théâtre et ont refusé de participer au processus» de réformes lancé par Saied.
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«Ce refus confirme que la Tunisie traverse une crise politique grave», a-t-il ajouté.
En dépit de profondes divisions, les partis d’opposition divisés en trois blocs distincts boycottaient unanimement le scrutin de dimanche, dénoncé comme l’aboutissement d’un «coup d’Etat» de Saied et le symptôme d’une «dérive autoritaire».
L’élection de 161 députés représente l’étape ultime de réformes imposées depuis 18 mois par le président Kaïs Saied pour revenir à un système hyper-présidentialiste, similaire à celui d’avant la révolution de 2011 et la chute du dictateur Ben Ali.
Estimant le pays ingouvernable, Saied s’est emparé de tous les pouvoirs le 25 juillet 2021, puis a révisé la Constitution l’été dernier pour abolir le système parlementaire hybride en vigueur.