«Un mandat de dépôt a été émis à l’encontre de ma cliente par le doyen des juges d’instruction», a déclaré à l’AFP l’avocat, Naoufel Bouden
Cette décision a été prise après «plusieurs heures d’interrogatoire», a-t-il précisé. Il a affirmé qu’il ferait appel de cette mesure comme l’y autorise la loi.
Selon lui, Mme Moussi fait face a des accusations relevant «de l’article 72 du code pénal».
Cet article prévoit la peine de mort pour toute personne reconnue coupable «d’attentat ayant pour but de changer la forme du gouvernement, d’inciter les gens à s’armer les uns contre les autres ou à provoquer le désordre, le meurtre ou le pillage sur le territoire tunisien».
Virulente critique à la fois du président Kaïs Saied et du parti-islamo conservateur Ennahdha, Mme Moussi, 48 ans, est accusée par ses détracteurs de chercher à rétablir en Tunisie un régime autoritaire à l’image de celui du dictateur Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 à l’issue de la première révolte du Printemps arabe.
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Elle avait été arrêtée mardi devant le palais présidentiel de Carthage et placée en garde à vue.
Selon son parti, Mme Moussi, une ancienne députée, s’était présentée devant le palais pour déposer des recours contre des décrets présidentiels.
Sur une vidéo postée sur la page Facebook du PDL, Mme Moussi a affirmé avant son arrestation que le bureau de la présidence avait refusé d’accepter son recours et de lui remettre un accusé de réception.
Depuis début février, les autorités ont incarcéré plusieurs opposants, dont le chef historique du parti islamo-conservateur Ennahdha, Rached Ghannouchi, ainsi que des personnalités parmi lesquelles des ex-ministres et des hommes d’affaires.
Le président Saied est accusé par l’opposition de dérive autoritaire depuis qu’il s’est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021.