Le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, et l’ex-président mozambicain Joaquim Chissano, dirigent les efforts pour aider le Zimbabwe à solder sa dette de 8,3 milliards de dollars à l’égard des pays étrangers.
«Le succès des efforts que nous avons tous entrepris dans ce processus dépendra de ce qui se passe lors de l’élection présidentielle», a déclaré M. Adesina, à l’occasion de discussions sur la résolution de la dette avec le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa à Harare.
La communauté internationale observera «attentivement» l’élection, dont la date n’est pas encore fixée, a-t-il ajouté.
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«Tout le poids du réengagement avec la communauté internationale dépendra de cela... (et) de tout le processus électoral qui garantit une élection crédible», a-t-il souligné. «Le succès des réformes politiques et électorales, ainsi que des élections libres et équitables, sont essentiels pour ouvrir la voie à l’apurement des arriérés et à la résolution de la dette du Zimbabwe», a-t-il ajouté.
Des groupes de défense des droits humains et des partis d’opposition dénoncent une répression avant la présidentielle.
M. Chissano a pour sa part estimé que la tenue d’«élections libres et équitables» et l’indemnisation des anciens agriculteurs blancs figuraient parmi les «fruits à portée de main» pour faire progresser le dialogue avec l’Occident et les institutions financières internationales.
«La récolte de ces fruits à portée de main est essentielle car ils sont susceptibles de déclencher une action décisive en vue de l’apurement des arriérés et du règlement de la dette», a-t-il déclaré.
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MM. Chissano et Adesina ont rencontré la semaine dernière des membres du Congrès américain, du Département d’Etat, du Trésor et d’autres agences pour évoquer le Zimbabwe.
Selon M. Adesina, la BAD travaille avec le Zimbabwe pour développer «des instruments et mécanismes financiers innovants pouvant être utilisés pour accélérer la mobilisation de 3,5 milliards de dollars d’indemnisations» à l’égard de fermiers blancs, sans alourdir davantage la dette.
L’ex-président du Zimbabwe, Robert Mugabe, a lancé des réformes agraires en 2000, s’emparant de fermes appartenant à des Blancs pour inverser un déséquilibre historique de la propriété foncière qui favorisait la population minoritaire blanche.
Sur les 4.500 agriculteurs blancs au Zimbabwe, plus de 4.000 ont été expulsés de leurs propriétés, qui ont été données à des locataires noirs. Mais en 2020, Emmerson Mnangagwa, qui a succédé à Mugabe à la suite d’un coup d’État, a signé un accord de 3,5 milliards de dollars avec les agriculteurs pour les indemniser.