Sénégal: les représailles d'Israël après le vote du Conseil de sécurité pour le gel de la colonisation

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Le 24/12/2016 à 12h18, mis à jour le 25/12/2016 à 11h59

Benyamin Netanyahu bande les muscles contre le Sénégal qui a appelé avec la Nouvelle-Zélande à ce que soit maintenu le vote du Conseil de Sécurité au sujet de l'arrêt de la colonisation. Il vient de recommander une série de mesures en guise de représailles contre ces deux "partenaires".

Ce matin du samedi 24 décembre, Benyamin Netanyahu s'est réveillé avec la mine des mauvais jours, après la résolution du Conseil de sécurité votée la veille contre la colonisation en territoire palestinien. Le premier ministre israélien n'a pas perdu de temps pour prendre "une série de mesures diplmatiques" contre le Sénégal et la Nouvelle-Zélande. Ce sont en effet, ces deux pays en plus de la Malaisie et du Venezuela, qui ont insisté pour que soit maintenu le vote, alors que l'Egypte qui en était le premier initiateur s'est rétractée. En effet, Abdelfattah Al Sissi a changé d'avis après un coup fil de Donald Trump, alors que l'Egypet avait créé la surprise en présentant le projet de résolution mercredi. Le Sénégal et les trois autres pays, tous membres non permanent du Conseil de Sécurité, n'ont donc fait que présenté le même texte pour vote. 

Ainsi, Israël a annoncé le rappel "immédiat pour consultation" de ses ambassadeurs à Dakar et à Wellington, sachant que l'Etat hébreux n'entretient aucune relation diplomatique avec la Malaisie et le Venezuela. Dans la foulée, il a décidé d’annuler la visite du ministre des affaires étrangères sénégalais prévue en janvier, a ordonné l’annulation de tous les programmes d’aide au Sénégal, et l’annulation des visites en Israël des ambassadeurs non-résidents du Sénégal et de la Nouvelle-Zélande.

Pour le moment, Dakar n'a pas encore officiellement réagi. Cependant, du côté de la Nouvelle-Zélande, on estime qu'Israël n'aurait pas dû être surpris. Parce que "nous avons été transparents sur notre opinion que le Conseil de sécurité devrait faire plus pour soutenir le processus de paix au Proche-Orient et la position que nous avons adoptée est parfaitement en ligne avec notre politique de longue date sur la question palestinienne », a déclaré le ministre des Affaires étrangères néo-zélandais, Murray McCully.

L'Etat hébreu en veut également à l'administration Obama. Car pour la première fois depuis 1979, les Etats-Unis refusent de soutenir leur partenaire israélien à l'ONU. Le représentant des Etats-Unis à l'ONU s'est tout simplement abstenu, alors qu'Israël attendait un veto de sa part. Finalement, il s'agit d'un vote historique comme l'affirme Mahmoud Abass, le président de l'Autorité palestinienne, puisque la résolution a été adoptée par 14 voix pour. Mais Israël a d'ores et déjà fait savoir qu'il ne s'y conformerait pas. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 24/12/2016 à 12h18, mis à jour le 25/12/2016 à 11h59