Football: le Sénégalais Daniel Thioune premier entraîneur africain en division professionnelle allemande

Daniel Thioune

Daniel Thioune. Dr

Le 09/07/2020 à 15h20, mis à jour le 09/07/2020 à 15h22

De père sénégalais, Daniel Thioune, 45 ans, est nommé nouvel entraîneur du club de Hambourg SV (D2) pour un contrat de deux ans. C'est la première fois qu'un entraîneur noir et allemand est sur le banc d'un club professionnel.

Daniel est un ancien footballeur qui a fait l’essentiel de sa carrière dans deux clubs: le VfL Osnabrück (de 1996 à 2002) et le Rot-Weiss Ahlen (de 2004 à 2010). L’année dernière, il était à la tête du VfL Osnabrück, un club de troisième division, où il a passé les deux dernières années et qu’il a ramené en deuxième division la saison dernière.

Puis il a fini 12e du championnat cette saison. Repéré par Hambourg SV (D2), Daniel Thioune succède à Dieter Hecking, qui a quitté le club par consentement mutuel la semaine dernière après seulement un an de travail durant lequel le club a raté la montée.

Il est le quatrième entraîneur de Hambourg en deux ans et le premier entraîneur noir dans l’une des divisions professionnelles du football allemand. «Tout le monde sait que Hambourg veut retrouver la Bundesliga. Je vais travailler dur avec mon équipe et donner la meilleure chance de pratiquer un bon football», a-t-il dit après la signature de son contrat.

Devant la presse, il a également parlé d’un fait qui aurait peut-être ralenti sa carrière, mais qu’il se plait à considérer comme une motivation supplémentaire. «Dans ma vie, j'ai sûrement connu plus d'obstacles que d'autres. La couleur de ma peau a peut-être joué un rôle là dedans, mais je ne sais pas si c’est vrai ou non. Je suis un décideur clair. Je préférerais mettre mon cou en jeu pour quelque chose que j’ai fait plutôt que pour quelque chose que je n’ai pas fait», a-t-il déclaré dans une interview accordée à la Deutsche Welle.

Ce qui arrive aujourd’hui à Daniel serait arrivé un jour ou l’autre, dans un monde où la compétence est de plus en plus privilégiée, comme il l’avait déclaré, il y a un an dans une autre interview.

«Je crois que nous sommes à une époque où la compétence fait quand même la différence. Et je dois avoir de la compétence, pour être en mesure d’entraîner dans un des trois principaux championnats du pays. C’est un processus qui doit mûrir, pour qu’un jour, ce soit la normalité. Peut-être que l’Allemagne a quelques étapes à franchir avant que ce soit le cas, pour que ce soit comme aux Pays-Bas ou encore en France», avait-il confié. Il lui aura fallu attendre un an pour voir son rêve se réaliser.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 09/07/2020 à 15h20, mis à jour le 09/07/2020 à 15h22