Médiation de Macky Sall: Paris et Bamako doivent mettre de l'eau dans leur «gnamakou dji»

VidéoLa ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Aïssata Tall, a indiqué, la semaine dernière sur RFI, que son pays va jouer le rôle de médiateur dans le différend qui oppose le Mali à la France.

Le 07/09/2022 à 08h25

Il y a deux semaines, le Mali a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU une réunion d'urgence pour faire cesser ce qu'il présente comme des «actes d'agression» de la France sous forme de violations de sa souveraineté, de soutien apporté, selon lui, aux groupes djihadistes et d'espionnage. C’est dire qu’entre l’ancienne puissance coloniale et son ex-colonie, le torchon brûle.

Les Nations unies n’ont toujours pas répondu à la demande des autorités maliennes. Entretemps, pour aider à apaiser les tensions, Macky Sall, président du Sénégal et président en exercice de l’Union Africaine (UA), propose ses bons offices. Pour certains Maliens, la demande sénégalaise mérite d’être accueillie favorablement par le Mali. Selon eux, la médiation est une voie sûre pour faire revenir le Mali et la France à la raison.

Evidemment, c’est un gage que de concilier les positions des deux protagonistes. Car si les autorités de la transition malienne souhaitent que leur pays jouisse pleinement de sa souveraineté, la France veut préserver ses intérêts au Mali.

Certains Maliens interrogés estiment, eux, que les deux pays doivent mettre de l’eau dans leur «gnamakou dji» (jus de gingembre). Pour d’autres, les Nations unies doivent prendre cette affaire au sérieux et dire toute la vérité à la France, si elle s’est rendue coupable des accusations portées contre elle. En tout état de cause, cette démarche du président Macky Sall est appréciée à sa juste valeur par la majorité des Maliens.

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 07/09/2022 à 08h25