Georges Floyd est plus fort que les activistes du Sénégal. Ces derniers qui se battaient pour le changement de nom de la place de l’Europe de Gorée, l'île en face de Dakar d'où sont partis des centaines de milliers d'esclaves vers les Amériques, n’ont jamais réussi à faire plier les autorités municipales. Aujourd’hui, avec la contestation qui a suivi la mort de Georges Floyd, ces dernières ont revu leur copie.
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C’est lors de la réunion du Conseil municipal, samedi 27 juin, que la municipalité de Gorée a adopté à l’unanimité le projet de délibération portant sur le changement de dénomination de la place de l’Europe. Désormais, il faudra dire: ’’place de la Liberté et de la Dignité humaine’’.
Cette mesure a été saluée par les conseillers municipaux. Pour eux, «elle fait partie des actions importantes décidées par la municipalité de Gorée, site remarquable de la mémoire de la Traite négrière et de l’esclavage des noirs pendant 4 siècles et classé à ce titre Patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO depuis 1978 en réponse à la persistance des actes de racisme et de violence dans le monde».
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Autre mesure décidée par la mairie, le déplacement de la statue de la Libération de l’esclavage située à côté de la Maison des Esclaves vers la nouvelle place de la Liberté.
Pour rappel, après son inauguration en 2018, la place de l’Europe à Gorée avait été largement décriée par des activistes qui n'ont pas hésité à déchirer la banderole d’inauguration. Un acte qui n’avait pas eu de conséquence sur la décision des autorités désireuses d'exploiter la place de l’Europe en y organisant des visites payantes.