L’Etat du Sénégal a lancé, ce 21 juin, un second Sukuk (obligations islamiques), après celui de 2014, pour lever 150 milliards de FCFA sur le marché financier régional.L’émission est adossée sur un sous-jacent représenté par l’usufruit d’une partie de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) en construction. Elle a reçu la certification du comité «Sharia Bord» de la Banque islamique de développement (BID) comme étant conforme à la loi islamique, en termes de structuration et de rémunération des placements effectués par les investisseurs, ainsi que l’agrément du Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (CREPMF) de l’Union économique et monétaire des Etats de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA).Ce Sukuk offre une opportunité de placement à travers des parts d’un Fonds commun de titrisation de créances (FCTC) avec une marge de profit de 6% par an (net d’impôt pour les résidents du Sénégal), payé chaque semestre, sur une période de dix ans, avec deux de différé.La période de souscription s’étend jusqu’au 19 juillet 2016 avec possibilité de clôture par anticipation. Dans le détail, le FCTC va émettre 15 millions de Sukuk (obligations) d’une valeur nominale de 10.000 FCFA (15,26 euros) l’unité.En marge du 4e Forum international sur la finance islamique de l’Afrique de l’Ouest (2-3 juin), à Dakar, le ministre délégué en charge du Budget avait défendu la pertinence de recourir à la finance islamique pour financer certains projets du Plan Sénégal émergent (PSE).«Le premier Sukuk lancé par le Sénégal, en 2014, avait connu un franc succès. Ce qui nous avait valu l’obtention d’un Award en la matière», a rappelé Birima Mangara. Pour lui, le Sukuk est un instrument innovant qui présente des intérêts majeurs dans le financement des projets du PSE. «Aujourd’hui, il nous faut mobiliser davantage de ressources et le Sukuk constitue un produit très intéressant du fait de nos rapports privilégiés avec le groupe de la BID», a-t-il dit.Compte tenu de son caractère islamique et éthique, il n’y a pas dans le Sukuk certaines charges et commissions qu’on retrouve dans les autres modes de financement classiques. Donc, «c’est un assouplissement non seulement des procédures, mais aussi des conditions financières», soutient Mangara.
Le 23/06/2016 à 11h15