Port de Dakar: A l'origine du blocage, les travaux de DP World pour augmenter la capacité

Le Port Autonome de Dakar

Le Port Autonome de Dakar. dr

Le 04/10/2017 à 11h04, mis à jour le 04/10/2017 à 11h14

Les activités du port de Dakar continuent de tourner au ralenti, en partie à cause des travaux d'extension de la plateforme de DP World au niveau du terminal à conteneurs. Même s'il s'agit d'un mal nécessaire, une grève des transporteurs de conteneurs s'en est suivie, décuplant le désagrément.

C’est la grève des transporteurs qui a accentué la situation, mais tout serait parti de travaux au niveau du port de Dakar pratiquement congestionné. Les choses se sont enchaînées. A peine cette grève a-t-elle été suspendue que certains expliquent que sa véritable origine serait liée aux travaux entamés par Dubaï Port World (Dp World) et qui retardent le déchargement des navires. Ce chantier, nécessaire à l'amélioration de la capacité de manutention de l'opérateur, fait qu'une seule grue est opérationnelle alors que toutes les autres ont été mises à l'arrêt.

Cependant, certains pointent du doigt DP World qui, selon eux, «a demandé aux transporteurs de garder les conteneurs vides avec eux, car ceux-ci ne peuvent être embarqués que dans les navires déjà déchargés. Mais du fait du rythme ralenti des déchargements, il n'y avait plus de place de stockage au port pour ces conteneurs vides». «C’est la raison pour laquelle les transporteurs se sont mis en grève», soutiennent ces travailleurs.

Afin de décanter la situation, le sous-préfet de Dakar avait tenu une réunion avec les représentants des transporteurs grévistes pour trouver une solution. Ces derniers ont accepté de suspendre leur grève. Toutefois, ils promettent de «reprendre leur mouvement si rien n’est fait».

Les transporteurs grévistes soutiennent le contraire

Les travaux ne seraient que la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, puisqu'en réalité, les transporteurs auraient accepté de garder les conteneurs par-devers eux si les pénalités prévues en cas de retard étaient supportables et les délais plus longs. 

«Nous demandons la modification de l’arrêté interministériel n° 6365 du 10 juin 2009 relatif au transport routier et à la livraison des conteneurs. Cet arrêté favorise les compagnies étrangères au détriment des sociétés sénégalaises», avaient-ils soutenu au début de leur grève, le vendredi 15 septembre dernier.

La baisse des recettes du Port de Dakar

Pour le moment, des compagnies maritimes comme Maersk Line ont décidé d’envoyer leurs navires vers d’autres ports. A cause du manque de place au Port de Dakar, plusieurs bateaux sont en rade aux alentours de l’île de Gorée.

Malheureusement, soutiennent ces mêmes travailleurs, quand une compagnie envoie un navire, elle attend toujours que celui-ci soit débarqué pour en envoyer un autre. Ainsi, les bénéfices générés par l’exploitation du Port de Dakar sont en nette baisse. En ce qui concerne les services des douanes, malgré un faste début d’année, ils ont également été touchés par l’inactivité des transporteurs du port.

Cette situation arrange principalement des ports de la sous-région comme ceux d’Abidjan, le concurrent direct de Dakar sur les importations maliennes, celui de Nouakchott, de Cotonou et de Lomé. 

Le ralentissement des activités au port de Dakar pourrait également avoir des conséquences sur l’approvisionnement des citoyens en denrées de première nécessité. En effet, la plupart des produits consommés au Sénégal, comme le riz et l’huile, passent par le PAD.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 04/10/2017 à 11h04, mis à jour le 04/10/2017 à 11h14