Malgré l’euphorie suscitée par les récentes découvertes de pétrole et de gaz sur le littoral sénégalais, le secteur minier reste le premier contributeur du Trésor public, loin devant les hydrocarbures. L’arrivée de la cimenterie de Dangote Industries à Pout et l’exploitation du zircon de Diogo par la compagnie Grande Côte Operations (GCO), dans la même région de Thiès, ont renfloué les caisses de l’État en 2015, selon le rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).
Dans son rapport publié le 16 octobre 2017, l'ITIE révèle que le secteur extractif a généré quelque 118,1 milliards de francs CFA (177,5 millions d’euros). Et la contribution des activités minières à cette manne financière est évaluée à 108, 2 milliards de francs CFA (162,7 millions d’euros), soit 92% des recettes budgétaires provenant du même secteur. Toutefois, le paiement exceptionnel, en 2015, de 28,2 milliards de FCFA, de la part de la société Arcelor Mittal, est aussi à inscrire dans ce tableau. L'Indien était en désaccord avec l'État pour avoir renoncé à un important projet d'exploitation du fer de la Falémé, dans l'Oriental sénégalais.
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Néanmoins, exception faite de ce paiement d'Arcelor Mittal, "les revenus générés par le secteur minier sont passés de 55,7 milliards de FCFA en 2014 à 80 milliards de FCFA en 2015", pointe le rapport. Cette hausse est due à l'amélioration de la production de la Cimenterie Dangote et de GCO, qui exploite le zircon à Diogo (département Tivaouane), combinée à un recouvrement plus important des paiements au titre de la redevance minière et des taxes d'extraction auprès de plusieurs entreprises minières», a révélé l'ITIE.
Une baisse de l’apport des hydrocarbures
En 2015, on note une légère baisse de l’apport des hydrocarbures (pétrole et gaz) dans l’économie sénégalaise par rapport à 2014. Selon l’ITIE, "les revenus générés par le secteur des hydrocarbures ont connu une légère baisse, passant ainsi de 11,8 milliards de FCFA (17,7 millions d’euros) en 2014 à 9,9 milliards de FCFA (14,8 millions d’euros) en 2015". Cette situation s'explique notamment par le recul du volume de production de gaz en 2014 par la société Fortesa qui a produit 22,7 millions de Nm3 de gaz en 2015 contre 35 millions de Nm3 de gaz en 2014.
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À préciser qu’en 2015, 315,5 milliards de FCFA (474,4 millions d’euros) ont été apportés par les exportations dans le secteur minier. Toutefois, la totalité de cette recette n’est pas allée au Trésor public du Sénégal. 102,5 milliards de FCFA des 118 milliards de FCFA ont été affectés au budget de l’État, tandis que la différence a constitué des fonds distribués à la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest et à l’Union économique et monétaire ouest-africaine.
Au vu de ces résultats enregistrés par le secteur minier et des perspectives qu’offrent les récentes découvertes de gaz et de pétrole sur le littoral sénégalais, le secteur extractif a un bel avenir devant lui. Il est du ressort de l’État d'adopter des principes de bonne gouvernance concernant ces ressources, conclut l'ITIE. Il appartient également aux entreprises nationales et aux multinationales qui œuvrent dans le secteur d’introduire de l’éthique dans l’exploitation des mines sénégalaises afin que les bénéfices soient ressentis au niveau des populations.