Sénégal: le Grand Magal de Touba a généré cette année 250 milliards de francs Cfa

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Le 03/11/2018 à 13h47, mis à jour le 03/11/2018 à 13h50

250 milliards de francs Cfa (373,93 millions d’euros) ont été mobilisés par les différentes familles de Touba pour célébrer le Grand Magal. L’Université Alioune Diop de Bambey a réalisé une étude scientifique sur l’impact économique de cet évènement. Les détails.

Le Grand Magal de Touba enregistre chaque année de nouveaux records. Cet évènement, célébré annuellement par les disciples du fondateur du Mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba, draine en effet une énorme manne financière.

Selon la dernière étude scientifique réalisée en 2016 par l’Université Alioune Diop de Bambey, dans la région de Diourbel, «le Magal de Touba a généré 250 milliards de francs Cfa dans l'économie du Sénégal». C’est ce que soutient Souleymane Astou Diagne, professeur d’économie à l’Université Alioune Diop de Bambey.

Cet enseignant a basé son argumentaire sur une étude scientifique étudiant les retombées économique du Grand Magal, célébré par les Mourides du Sénégal et de la diaspora pour commémorer le départ en exil de leur guide, Cheikh Ahmadou Bamba.

Le professeur Souleymane Astou Diagne et ses collègues de l’Université Alioune Diop se sont inspirés des méthodes utilisées dans les grands évènements comme le Hajj, le pèlerinage à Lourdes et la Coupe du Monde pour réaliser leur étude sur l’impact économique du Magal de Touba au Sénégal.

«L'étude a visé les effets primaires, les effets secondaires et les effets induits», a-t-il précisé. Selon cet économiste, «le Magal de Touba est un facteur pour Diourbel de prendre son envol économique et social, car il devrait être à la base de l’industrialisation de la région».

En outre, «les importants flux de marchandises, de biens et de services acheminés à Touba en cette période de Magal doivent dans un proche avenir susciter la prolifération d’industries satellites», a-t-il soutenu.

Enfin, pour Souleyman Astou Diagne, la création de ces industries satellites permettrait de polariser toutes les activités concernant le riz et les autres produits maraichers. L’artisanat de la région n'est pas en reste, et pourrait, par la même occasion, être valorisé, avec l’exploitation des peaux d’animaux, car plus de 50.000 petits et grands ruminants sont égorgés à l’occasion du Grand Magal de Touba. Cette étude réalisée par un économiste va-t-elle être suivie d'un plan d'action? La question reste posée. 

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 03/11/2018 à 13h47, mis à jour le 03/11/2018 à 13h50